On attend toujours de voir Jacques Chirac se baigner dans la Seine. Maire de Paris, il l’avait promis en 1988 en pleine campagne présidentielle : « Dans dix ans, tout le monde pourra s’y baigner. Je le ferais pour ma part en fin de mandat ». La baignade dans le cours d’eau est interdite à Paris depuis 1923 en raison de la croissance de la pollution et du va et viens des péniches, et les derniers plongeurs téméraires ont été aperçus dans la Seine au début des années 60. Bon gré mal gré, la qualité des eaux de la Seine à Paris s’améliore légèrement depuis une vingtaine d’années, et des espèces de poissons disparues depuis le début du XXème siècle y refont leur apparition.
Même s’il est encore bien trop dangereux pour la santé de s’y hasarder en maillot de bain, on y fait des rencontres imprévues. Le 28 juin dernier une tortue-alligator, espèce originaire du sud-est des Etats-Unis et nageant tranquillement dans la Seine a ainsi été retrouvée par un promeneur au niveau du pont de Bir-Hakeim. En attendant que le rêve de nager à nouveau dans la Seine -peut-être porté par les préoccupations de plus en plus vertes des parisiens- se concrétise un jour, il reste Paris Plages.
Aujourd’hui s’ouvre la huitième édition de l’opération visant à rendre les bords de Seine aux parisiens. Transformés en plages artificielles, les espaces situés entre les Tuileries et le pont Henri IV, sont ainsi recouverts de parasols, offrant une mosaïque d’espaces dédiés à la relaxation, aux activités culturelles et à des sports multiples. Des ateliers de découverte scientifique et des bassins d’eaux jonchent eux aussi ce décor qui permet aux habitants de la capitale de s’offrir l’illusion d’un bord de mer jusqu’au 20 août prochain. Dans le contexte de crise et de moindres départs en vacances, tout indique que Paris Plage soit cette année promis à une affluence record.
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