Je voudrai profiter de cette espèce de nouveau départ pour dire mon idée du développement du Congo Brazzaville à ce stade de son développement. Si j’étais président du Congo pour sept ans en 2009, j’accentuerai mes actions sur quatre points clés qui sont :
- Le réseau routier
- L’indépendance énergétique
- La bonne gouvernance
- La sensibilisation et la mobilisation des citoyens.
1) Le réseau routier
Je suis convaincu que le développement d’un pays comme le Congo passe par la route. Je me réjouis des travaux de réalisations de la route Pointe Noire - Brazzaville. Cette route aurait du exister avant ma naissance. Il est impératif de connecter rapidement par des routes dignes de ce nom, Pointe Noire à Brazzaville, Brazzaville à Ouesso et à Imphondo. Puis brancher le nord de la Lekoumou et du Niari, l’est et l’ouest de la Cuvette, la frontière centrafricaine, ainsi que les autres parties du pays, à ces grands axes routiers.
La route aidera les paysans à écouler leurs produits agricoles et de développer l’hinterland. Sans compter le bénéfice en terme de communication entre les citadins et les ruraux. Le pont Brazzaville Kinshasa n’est pas une urgence, les bateaux assurent très bien le lien entre les deux pays, il suffit de les moderniser.
2) L’indépendance énergétique
Le président du Congo en 2009 devrait manquer de sommeil tant que tout le pays n’aura pas acquis l’indépendance énergétique. Il est honteux de savoir que depuis des années des amis qui se rendent au Congo, ne puissent en garder que l’image d’un pays qui vit dans le noir, à coté du deuxième plus grand fleuve du monde en terme de débit. Il n y’a pas d’industrialisation sans énergie. Laquelle industrialisation qui est indispensable pour le développement.
Le barrage d’Imboulou doit voir rapidement le jour et d’autres mesures doivent être prises pour augmenter les capacités de production énergétiques du pays et le développement du réseau électrique national.
3) La bonne gouvernance
S’il est vrai que les deux premiers auront un impact positif direct sur la vie des populations sans intervention supplémentaire du gouvernement, la bonne gouvernance est l’orchestration qui conduira le pays à un très grand niveau.
Elle commence par la gestion et la planification par des chiffres avec la culture de l’obligation du résultat. Il est anormal qu’on fasse le bilan d’une présidence par des réalisations d’infrastructures. Ça c’est le bilan des maires. Il faut que tout soit chiffré. En 2009, le Pib du pays est de a, le taux de chômage est de b, le taux de congolais vivants en dessous du seuil de pauvreté est de c, la couverture des besoins alimentaires de la populations est de d… Apres 6 mois ou 1 an, voici à quel niveau nous sommes. Pour se mettre la pression, les chiffres et les objectifs seront connus de tous.
Les ministres doivent avoir des objectifs bien précisés, permettant leur évaluation et la nécessité de les garder dans le gouvernement. Chaque ministère doit œuvrer à être rentable tant par la production des richesses que par la réduction des charges.
Les directions des grandes institutions de l’état, port, impôt, douanes, snpc et autres, seront confiées suite à un appel à candidatures, à des congolais expérimentés. Les contrats seront évalués chaque année en fonction des objectifs fixés. Pour des directions comme les impôts ou la douane, l’état peut exiger un minimum de 40% de croissance chaque année.
Les audits et contrôles imprévisibles doivent être fréquents et suivi de sanctions disciplinaires efficaces. Le licenciement des fonctionnaires corrompus doit être facile et médiatisé pour conscientiser les autres et intégrer une nouvelle culture au sein de la fonction publique.
Outre ces efforts de lutte contre la corruption et du développement du rendement efficace et efficient des différents ministères. Un accent particulier sera mis sur l’industrialisation et le développement de l’agriculture et de l’élevage, prioritairement aux abords du réseau routier. Au 21e siècle, le Congo est obligé de relever à la fois le défi de la production et celui de la transformation.Il sera mis en place deux fonds d’investissement en partenariat avec des agences de développement.
- Le premier servira de garantie à des projets d’entreprise validés par des banques, pour lesquels les promoteurs n’auraient pas d’apports suffisants
- Le deuxième fera du capital développement au profit du secteur privé national
4) La sensibilisation et la mobilisation des citoyens
Tout en donnant l’exemple de bonne gouvernance, le gouvernement travaillera à communiquer pour le changement de comportement. Des actions seront en permanence menées, dans les collèges, université, à la télé et partout où c’est possible, pour conduire les uns et les autres à respecter le bien public, à entreprendre et à faire honneur au pays.
Les investisseurs privés nationaux et étrangers seront orientés dans leurs investissements pour répondre au plan stratégique de développement. Les citoyens seront invités à participer à des levées de fonds au profit de grands projets d’entreprises rentables et utiles à la communauté, lorsque le secteur privé sera défaillant. Les participants au projet en auront la direction et l’état le contrôle.
Toutes les actions de bonne gouvernance serviront à les mettre en confiance, et des dispositions seront prises pour que leurs investissements soient rentables.
Exemple : Le Congo est totalement dépendant de l’étranger en terme de viande de bœuf. Le ministre de l’agriculture aura pour mission de réduire de façon chiffrée, avec un délai bien déterminé, cet état en suscitant des investissements privés dans l’élevage. Si nécessaire, il fera lui-même le projet et organisera une levée de fonds au niveau national pour atteindre l’objectif.
Ou trouver de l’argent pour réaliser tout cela ? Au congo. C’est vrai que les partenaires au développement agiront, mais le gros des fonds sortira du Congo. La bonne gouvernance, la réduction des charges de l’état et la promotion des investissements privés révélera tout le potentiel illimité du Congo, qui va au-delà des mots.
Euclide Okolou