Dans le collège des Bernardins, édifice exceptionnel du XIIIe siècle, restauré depuis 2008 sont organisés quatre axes complémentaires : l’art, les rencontres débats, la formation, le pôle de recherche. C’est un lieu vivant où il est bon de faire une étape, voire une pause.
Nathalie Brevet et Hugues Rochette y travaillent ensemble depuis 2001.
Ils produisent une œuvre intéressante multiple, en utilisant différents supports, des objets en les détournant de leur sens premier pour en obtenir un langage visuel qui leur est propre.
Les artistes se réapproprient cet espace en s’inspirant de son histoire et de son architecture. Cellula est imprégné à la fois des strates des différentes transformations du bâtiment, et interrogent la polysémie du mot « cellule » grâce à un vocabulaire plastique riche d’interprétations diverses.
Nathalie Brevet et Hughes Rochette réinvestissent ainsi l’ancienne sacristie en y installant un « sur-sol » éphémère qui crée un cadre modifiant la perception du lieu. Le visiteur est amené à expérimenter physiquement l’espace recomposé par un dessus-dessous et où s’instaure un dialogue entre extérieur et intérieur. L’absence de mouvement comme le déplacement dans l’espace intervient aussi dans la relation que le visiteur tisse avec le lieu. Le visiteur doit affronter d’abord, les presque ténèbres du dessous de la sacristie envahit par un échafaudage , où se trouve une pierre tombale,
Si la curiosité le pousse, il gravit l’escalier, pour arriver au « sur-sol » où il est accueilli par la luminosité du lieu, où tout contribue à l’élévation, de manière physique et symbolique, les fils électriques s’élevant vers la voûte gothique, la vue de la rue depuis les hautes fenêtres de la sacristie, les chapiteaux avec des anges, tout est à votre portée, chose impossible en tant normal.
Une installation électrique qui s’éteint dès que vous vous déplacez, inversion de l’application classique, vous invite à la perception de l’espace, du mécanisme lumineux, inversion du néon”18″ qui en change la lecture. Des lustres installés pendant la rénovation du bâtiment, seuls 18 câbles restent suspendus dans l’espace. Invitation à rester immobile, à la réflexion, au calme, à la contemplation, au recueillement, comme dans la cellule d’un moine, première destination du lieu, ou encore à l’isolement comme dans le milieu carcéral, référence faite à l’ancien usage du collège pendant la révolution. La structure lumineuse est visible de jour comme de nuit, mais entre en action seulement en l’absence de mouvement. A l’extérieur du bâtiment, sur la facade, une forme en néon rouge représente le 18. Ce numéro est à consonance géographique et historiquee l’ancienne sacristie, il s’agit du numéro de la rue et fait référence à ce qui fut l’une des occupations du bâtiment quipendant 150 ans accueillit une caserne de pompiers. Basculé à 90 ° sur le côté, ce chiffre composé de petits cercles ou plutôt de deux petites cellules prend un autre sens en laissant apparaître la forme d’un infini où la couleur rouge s’entremêle avec l’idée d’urgence.
Une étudiante, si vous le souhaitez, vous accompagne pour vous rappeler les différentes déclinaisons de la cellule qui est le mot clé des 2 artistes , et l’application évidente qui en est faite dans ce lieu.
· en biologie, la cellule est l’unité vivante de base de tous les êtres, principal sujet d’étude de la biologie cellulaire ;
· une case dans une feuille de calcul d’un tableur ;
· en entomologie, une partie des ailes d’un insecte ;
· en avionique, l’habitacle est l’endroit à l’intérieur duquel les pilotes dirigent l’avion ;
· dans certains partis et mouvements politiques, une cellule est un petit groupe de militants (exemple : cellule terroriste) ; · en optique, une cellule photoélectrique est un dispositif composé d’un capteur photosensible ;
· en électricité (haute tension), armoire contenant un appareil de coupure ;
· en automatisme pneumatique, petit élément permettant d’effectuer une fonction logique.
· en géométrie et en topologie, polyèdre tridimensionnel jouant le rôle de “face” pour un objet quadridimensionnel ou plus (voir cellule (géométrie));
· dans le ciel, cumulo-nimbus (structure orageuse, pour les chasseurs d’orage).
Déclinaison de l’humain, de l’intelect, de manière très imaginative.