Christine Lagarde confrontée à un nouveau septembre noir

Publié le 19 juillet 2009 par Exprimeo
Le front des LBO annonce-t-il un nouveau choc financier ? Des chiffres imposent de se poser sérieusement la question. Le pourcentage de bris de covenants frapperait plus de 70 % des opérations de LBO de plus de 100 M€. Techniquement, la situation est "simple". Une société A veut acquérir une société B. A cette fin, elle effectue un apport partiel du prix d'achat. Pour le solde, elle fait appel à un emprunt bancaire qui doit être remboursé sur le résultat net positif de la société cible faisant l'objet de l'acquisition. Seulement voilà, la crise est passée par là et le résultat net a disparu. Par conséquent, le remboursement bancaire devient impossible. C'est peut-être le prochain choc financier. Ce qui est étonnant c'est que la communauté financière semble s'avancer avec la même opacité que pour septembre 2008. A cette époque, la chronologie des évènements était impitoyable : - Février 2007: les défauts de paiements sur tes crédits hypothécaires se multiplient aux États-Unis et provoquent les premières faillites d'établissements bancaires spécialisés. - Juin: la banque d'investissement Bear Stearns, qui annonce la faillite de deux fonds spéculatifs, est la première grande banque à subir les dommages de la crise du subprime. - Juillet: la banque allemande IKB est mise en difficulté. - 3 août: tes places boursières chutent face aux risques de propagation de la crise. - 9 août: la banque française BNP Paribas annonce le gel de trois de ses fonds d'investissement exposés au marché du subprime. La Banque centrale européenne (BCE) injecte 94,8 milliards d'euros de liquidités et ta Réserve fédérale américaine 24 milliards $US. La Banque du Japon, la Banque nationale suisse (BNS) ou encore ta Banque du Canada interviennent également. - 10 août: les Bourses plongent. Les grandes banques centrales injectent de nouveau des liquidités dans le système bancaire. - 14 septembre: la Banque d'Angleterre accorde un prêt d'urgence à Northern Rock, cinquième banque de Grande-Bretagne, pour lui éviter la faillite. Des clients paniqués se précipitent pour retirer leur épargne. - 1er octobre: UBS, première banque suisse, annonce une dépréciation d'actifs de 2,4 milliards d'euros, principalement sur le marché du subprime. La banque américaine Citigroup annonce être aussi touchée par cette crise. - Décembre: l'économie américaine souffre des effets de la crise de l'immobilier et du crédit. Les craintes de récession augmentent. - 22 janvier 2008: la Fed baisse son taux directeur de trois quarts de point à 3,50 %, une mesure d'une ampleur exceptionnelle. - 17 février: la banque Northern Rock, en situation critique, est nationalisée par te gouvernement britannique. - 11 mars: les banques centrales conjuguent de nouveau leurs efforts pour soulager le marché du crédit. La Fed se dit prête à fournir si besoin jusqu'à 200 milliards à certaines grandes banques. - 16 mars: le géant bancaire américain JP Morgan Chase annonce le rachat de Bear Stearns, pour seulement 236 millions, avec l'aide financière de la Fed. Le prix sera quintuplé une semaine plus tard. - Juillet/août: la pression monte sur Freddie Mac et Fannie Mae, les deux institutions américaines du refinancement hypothécaire, qui voient leur cours en Bourse s'effondrer. - 7 septembre: Le Trésor américain annonce une mise sous tutelle gouvernementale de Freddie Mac et Fannie Mae, le temps que ceux-ci restructurent leurs finances. Il garantit leur dette à hauteur de 100 milliards de dollars pour chacune de ces deux institutions. Les Bourses mondiales accueillent favorablement cette mesure. - 15 septembre: La banque d'affaires Lehman Brothers annonce son placement sous la protection de la loi sur les faillites après l'échec de discussions initiées par la Réserve fédérale de New York pour la sauver. Un calendrier aussi implacable semble s'être mis en place sur 2009 pour les LBO. Christine Lagarde devra-t-elle affronter un second septembre noir ? Si tel était le cas, l'opinion pourrait être plus exigeante sur l'absence d'anticipation compte tenu de "l'expérience" de septembre 2008.