HEADBANGER
( DEJANTE )
Un titre (français) irrésistible (pour moi), un titre (anglais) non moins intrigant, une chronique ultra-enthousiaste chez Keisha, forcément, quand elle en a parlé, je n'avais plus qu'une seule idée en tête, trouver coûte que coûte les romans de cet écrivain irlandais, Hugo Hamilton! Bon, ça ne m'a pas coûté grand chose, j'ai eu la chance de le trouver en anglais à la bib' et il n'a pas fallu longtemps pour que je m'embarque dans ce polar irlandais (hors défi!
Bon, paraît que j'avais été prévenue que dans ce roman, ce n'est pas l'intrigue qui compte, mais je n'avais pas saisi à quel point ça ne comptait (presque) pas!
Parce que voilà, je commence ce livre, je rentre tout de suite dedans, séduite dès les premières pages par le style de l'auteur et la façon dont il dresse le portrait de son personnage, ce fameux Pat Coyne, une sorte de Zorro qui a une image très précise du monde tel qu'il devrait être selon ses principes, des principes tout à fait louables de justicier élevé au biberon de la droiture extrême, un Robocop qui a l'oeil sur la moindre feuille de travers sur un arbre, un exemple dans sa confrérie, voire même pour l'humanité, serait-on tenter de penser, seulement voilà, à trop vouloir bien faire, il en devient une menace pour son entourage et lui-même!
Car oui, c'est un flic droit et rigoureux mais difficilement contrôlable quand il a décidé d'appliquer sa justice. Contrarié par un quotidien banal et routinier, notre homme, borné et obtus, saisit toute occasion de mettre le monde sur le droit chemin, et même si son supérieur hiérarchique le met à l'écart des affaires les plus délicates car ses réactions imprévisibles et un poil exagérées servent difficilement leur cause, quand Coyne décide d'appliquer la "justice de Coyne" et qu'il a décidé que le monde allait voir ce qu'il allait voir, rien ne peut l'arrêter et on tremble de là où on le lit, non pas pour ses ennemis mais pour lui.
Coyne est un comique malgré lui, on se moque un peu de lui (comme sa femme d'ailleurs) et en même temps on compatit à ses frustrations. Ses rêves d'héroïsme et leurs conséquences sont désopilants, on s'attache vraiment à ce personnage un peu particulier, seulement voilà, à la moitié du livre (qui n'est pas très épais au passage) (bon point)!, j'étais toujours en attente désespérée d'action!!! Je me demandais s'il allait se passer quelque chose d'un peu palpitant ou si l'auteur allait continuer à nous faire le portrait psychologique de son personnage, des fois qu'on n'aurait toujours pas assimilé à qui l'on avait affaire.
C'est mon seul bémol par rapport à ce polar car même si l'on se régale de ce personnage un peu spécial, côté polar et intrigue, on est un peu en reste, non pas qu'il n'y ait pas d'intrigue policière mais elle n'est pas centrale, et quand on lit ce qu'on croit être un polar classique, on est un peu en attente tout le long de la lecture. J'ai bien aimé la fin cela dit, un peu n'importe quoi mais en cohérence totale avec ce personnage un peu barge!
Pour la petite anecdote de lecture, j'ai découvert que "eejit", c'était "idiot" pour les Irlandais (c'est vrai que phonétiquement...).
L'auteur
Hugo Hamilton: découvert fin 2004 avec Sang impur (Prix Femina/Etranger; élu par la rédaction de LIRE parmi "les 20 meilleurs livres de l'année"), il est considéré dans son pays comme le maître absolu du polar à l'irlandaise: noir, très noir.