Célèbre pour ses publicités choc, notamment pour Benetton, Oliviero Toscani est également l’auteur de celle-ci diffusée dans les rues italiennes et dans le journal La Republica en pleine Fashion Week à Milan.
Dans le numéro de Elle de la semaine dernière, il explique qu’il se considère comme un photographe de la condition humaine, qu’il travaille sur l’anorexie depuis plus de cinq ans. Il poursuit ainsi : “J’ai trouvé une beauté esthétique dans la tragédie. Je ne sais pas si l’affiche est belle, mais je la trouve forte. Les Occidentales ont aussi leur burqa : la taille 34 ! Sur cette photo, j’ai retiré la bourqa. Je ne veux pas changer le monde. Je veux juste qu’on regarde le problème de l’anorexie bien en face.”
Passons sur le douteux mélange des genres avec son allusion à la bourqa. Pour quelqu’un qui travaille depuis 5 ans sur l’anorexie, il n’en a pas retiré grand chose. Si montrer à un drogué “débutant”, une photo d’un drogué “confirmé” peut le troubler, provoquer une réaction forte qui le décide à suivre une cure de desintoxication, une anorexique ne regardera pas cette photo avec les mêmes yeux que nous. Le propre de l’anorexie est une déformation du regard qu’elle porte sur elle-même, sur son corps, avec comme idéal, précisément cette photo . Nous voyons une femme en pleine détresse, lorsqu’une anorexique y verra un modèle. Seuls les témoignages de personnes qui s’en sont sorties sont efficaces.
Cette campagne n’aidera en rien les personnes déjà anorexiques, peut être celles en passe de le devenir même si j’en doute. Elle servira tout juste à choquer l’opinion publique. En résumé, elle ne sert à rien !