De retour de l'école, à Ghardaïa |
Mais le plus important, c'est ce qui se passera à l'avenir. En effet, Boubekeur Benbouzid nous a parlé d'un travail en commun qui se fera désormais entre son département et le ministère de l'Intérieur. Quelle forme prendra cette collaboration ? Verra-t-on dans les prochains jours des brigades de police faire des descentes inopinées dans les établissements scolaires à problèmes ? Ce qui est sûr, c'est que Benbouzid a décidé de frapper sans plus tarder pour endiguer ce phénomène d'intolérance que lui-même a combattu dans les années 1990 en expurgeant les manuels scolaires des contenus intégristes, à l'image de "la toilette du mort" ou du "jugement dernier" enseignés aux élèves en guise d'éducation religieuse.
Sévir donc sera désormais le mot d'ordre. Et cela en traduisant devant le conseil de discipline tout élève qui se rendrait coupable d'actes d'intolérance vis-à-vis des enseignants. Ces mêmes enseignants sont également invités à porter systématiquement à la connaissance de l'administration des faits témoignant d'une attitude intolérante de la part des élèves. Outre le bâton, à travers une plus grande rigueur disciplinaire, le ministre de l'Education compte faire également de la prévention, notamment dans les établissements scolaires où les élèves sont exposés à la tentation intégriste.
Le ministre de l'Education compte mettre en place des équipes de psychologues qui seront chargées du suivi des élèves. Des cantines scolaires seront mises à leur disposition à titre gracieux. Et, sans doute le maillon fort de ce dispositif, doter ces établissements d'ordinateurs de façon à offrir une alternative aux cybercafés du quartier, où les élèves se connectent à des sites djihadistes. Voilà pour faire barrage à la menace intégriste qui pèse sur certains lycées, notamment dans les quartiers populaires comme Bourouba, d'où est issu le kamikaze qui s'est fait exploser dans la caserne de Dellys (le 8 septembre 2007).
Source : http://www.courrierinternational.com
N. SebtiLiberté