La famille royale ne fait plus recette en Belgique

Publié le 18 juillet 2009 par François Collette

Il n’y aurait plus qu’un Belge sur quatre (27 pc) qui croit encore en la monarchie et en son aura, selon un sondage récent effectué dans la perspective de la fête dite « nationale » du 21 juillet. C’est un institut anversois spécialisé dans … le marketing qui est à l’origine de cette enquête d’opinion où mille personnes ont été interrogées. Ce n’est donc pas un sondage politique mais il est tout de même révélateur sur l’image projetée par la famille royale dont les dotations font de plus en plus débat parmi les citoyens.  

Un même sondage a été mené au même moment aux Pays-Bas, sur base d’un échantillon similaire. Il présente des résultats tout à fait à l’opposé : 54 pc des citoyens bataves se sentent en phase avec leur monarchie.

Alors qu’une bonne majorité des Néerlandais sondés associent leur famille royale à la sagesse (53 pc), la fiabilité (63 pc), la classe (65 pc), le lien (66 pc) et le leadership (46 pc), les Belges sont beaucoup plus critiques puisqu’ils ne se revendiquent en phase avec ces critères qu’à 33 pc (sagesse), 35 pc (fiabilité), 52 pc (classe), 40 pc (lien) et 20 pc (leadership). 

Les Belges sondés allient la monarchie à quelque chose de vieux (51 pc), de privilégié (70 pc), d’ennuyeux (46 pc) et de lointain (42 pc). C’est le roi Albert II qui reste le plus populaire des membres de la smala avec 53 pc d’opinions favorables, suivi par la pipolarisée barbie princesse Mathilde (47 pc) – n’oublions pas qu’il s’agit d’une enquête de marketing - et la reine Paola (40 pc).

Où cela se gâte vraiment, c’est au niveau des autres : les princesses Astrid et Claire ne séduisent qu’un Belge sur trois et les deux fistons Philippe et Laurent, un tout petit 30 pc. Je rappelle à ceux qui l’auraient oublié ou qui découvriraient ce blog, que le prince Philippe est l’héritier présomptif du roi Albert II qui, à passé 75 ans, arrive en fin de carrière. Dois-je faire un dessin ?

Bien sûr, le zélotes et affidés du système vont rétorquer avec force et hargne que ce sondage – dont, avouons-le, on ne sait pas grand-chose - ne signifie rien, qu’un sondage n’est qu’un sondage, donc par essence qu’un instantané d’une certaine opinion à un moment précis, pour clamer que ce ne sont que mensonges et billevesées. Je leur répondrai que ces chiffres, interprétés avec la réserve et le recul d’usage, sont le reflet du désintérêt de plus en plus grand de la population pour ce que d’aucuns considèrent comme le ciment de l’unité du pays. J’ajouterai qu’une étude de marketing me paraît plus fiable qu’un sondage purement politique commandé à des fins … politiques.

Voici donc un élément de plus à mettre en perspective avec les turpitudes de la politique tant au nord qu’au sud de la België-Belgique qui n’en finit plus d’agoniser.

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Photo RFI

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