Fans de Karkwa, ne vous formalisez pas si l’un de vos favoris pousse un bâillement durant le spectacle que le groupe donnera sur les plaines d’Abraham, demain soir, puisque cet arrêt à Québec se place au coeur d’une tournée européenne qui ne leur laisse aucun répit.
En France pour un concert hier, les gars de Karkwa ont pris l’avion après et atterrissent à Montréal, aujourd’hui. Spectacle, demain soir, à Québec, puis on ramasse les valises et on repart subito presto pour l’Hexagone. [Gabnews : en fait il s'agit de concerts en Belgique Festival de Dour le 17 puis Francofolies de Spa le 21]
Décalage horaire, vous dites? «On va même tous pouvoir aller dormir à la maison le 18. On va essayer de voir les amis et la famille», dit Louis-Jean Cormier, pas trop inquiet de la fatigue qui risque de s’abattre sur sa bande.
Au contraire, Cormier affirme avoir très hâte de se payer les Plaines en compagnie de Malajube et Pierre Lapointe. «Ce sont vraiment tous des amis. Étrangement, on a fait le Festival d’été francophone de Vancouver récemment. Nous étions avec Malajube et Pierre Lapointe aussi. C’était comme une répétition pour Québec. On est prêts», rigole le chanteur et guitariste.
Sa renommée étant maintenant plus confortablement assise au Québec, le groupe concentre depuis quelques mois ses énergies sur l’Europe. Selon Louis-Jean Cormier, les résultats sont encourageants. «C’est la troisième tournée qu’on fait là-bas, cette année. On y va beaucoup plus depuis l’an passé parce qu’on a un nouveau tourneur et une nouvelle maison de disques. Le volume du vent est sorti au début de mars. À Paris, c’est tout le temps plein. Ça commence à porter fruit», dit-il, tout en spécifiant que le groupe n’est pas prêt à tout sacrifier pour faire carrière outre- Atlantique.
Langage universel
«On a le goût de découvrir l’Europe, mais ça coûte cher et nous avons moins de soutien de la part du gouvernement. Pour exploiter la France, il faudrait lever les pattes pour six mois ou un an et y habiter. Mais en même temps, nos équipes là-bas nous disent que ça va. Et on a aussi envie d’aller jouer en Angleterre, dans la Belge flamande, dans des contrées pas nécessairement francophones. La musique qu’on fait est un peu passe-partout. Malajube le fait aussi. Il y a un buzz autour du rock indie montréalais qui est moussé par Arcade Fire.»
Karkwa sera de retour au Québec en août et se rendra au camp musical de Saint-Alexandre, où son répertoire sera adapté en version symphonique, expérience qui a déjà été tentée par le passé avec Loco Locass et Marc Déry. «Il y a des gens qui sont en train d’arranger les chansons. (...) Je ne peux même pas dire à quoi ça va ressembler», dit le chanteur du groupe, qui a aussi récemment donné un spectacle pour un organisme d’aide aux jeunes de la rue, à Trois-Rivières.
«Recevoir des offres comme celle-là nous flatte parce que ça nous dit qu’on est rendus à un point où on peut jouer un rôle de porte-parole. Mais dans nos têtes, nous sommes encore peu connus et marginaux. On ne perd pas l’objectif de faire de la musique alternative. On cherche toujours à faire différent.»
Article de Cédric Bélanger pour le Journal de Montréal le 18-07-2009