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Traviata et Bachelot ! Faites entrer l'accusé...

Par Champagne

Est-ce qu'un de vous à regarder la Traviata sur France 2 mercredi soir en direct des Chorégies d'Orange ?

Je sais, l'opéra à la télé, qui plus est, en pleine semaine, ce n'est pas forcément votre tasse de thé, mais ma foi, ça change...

Hondelatte, le présentateur a commencé par nous faire patienter avec l'interview de différents invités, dont Roselyne Bachelot. Elle fait déjà la promotion d'un livre qu'elle aimerait (va) écrire sur Verdi. Soit.

L'opéra commence dans ce superbe théâtre d'Orange. Les airs connus résonnent contre les vieilles pierres. L'acte I de la Traviata est une sorte de fête, où l'on porte un toast à l'amour. En plus d'être une mélodie culturellement ancrée, je vois des coupes saisies sur la scène, un serveur avec un seau et une bouteille dedans...et là, que vois-t-on? Un simulacre de célébration, des verres vides qui trinquent  (ça ne porte pas malheur?), des figurants qui font semblant de boire des verres jamais remplis, une bouteille vide essayant désespérément de remplir une flute transparente, tout cela avec des paroles qui évoquent la fête et l'invitation aux libations.

J'ai beau chercher mille excuses à cette sensation bizarre ( problème de sous-titre, rupture de stocks, frigo en panne), pourtant j'ai bien peur que ce ne soit que purement et simplement une (auto-) censure artistique. Et j'ai peur aussi que ça ne choque plus personne. On voit encore cette bouteille passer de main en main, j'aperçois la "marque" sur l'étiquette...Va-t-on apercevoir le mot Champagne? Je cherche, je zoom, mais non, on ne lit que le mot Opéra.

En clair, n'achetez pas le livre de Bachelot sur Verdi, ça frise l'hypocrisie!

Et pour ceux qui veulent résister et continuer à prendre du plaisir à regarder ces oeuvres, voici quelques versions non franco-censurée!


LA TRAVIATA EXT 1


The Berlin Concert (Verdi : La Traviata)
envoyé par Anna-Netrebko.

Traduction du célèbre "Libiamo ne' lieti calici"

"Buvons, buvons dans ces joyeux calices,
Que la beauté fleurit ;
Et que l'heure fugitive
S'enivre de volupté.
Buvons dans les doux frissons
Que suscite l'amour,
Puisque ces yeux tout-puissants
Percent le cœur.
Buvons ! l'amour, l'amour entre les coupes
Aura des baisers plus ardents.

Le chœur :
Ah ! buvons ; l'amour, l'amour entre les coupes
Aura des baisers plus ardents.

Violetta :
Parmi vous je saurai partager
Mes heures les plus joyeuses ;
Tout ce qui n'est du plaisir
Est folie dans le monde.
Amusons-nous, rapide et fugace
Est le plaisir de l'amour.
C'est une fleur qui naît et meurt,
Et l'on ne peut plus en jouir.
Réjouissons-nous !
De fervents et flatteurs accents
Nous y invitent.

Le chœur :
Ah ! Réjouissons-nous !
Les verres, les chansons
Et les rires embellissent la nuit ;
Que dans ce paradis
Nous retrouve le jour nouveau.

Violetta :
La vie est allégresse.
Alfredo :
Quand on ne s'aime pas encore...
Violetta :
N'en parlez pas à qui l'ignore.
Alfredo :
C'est là mon destin.

Tous :
Ah ! Réjouissons-nous !
Les verres, les chansons
Et les rires embellissent la nuit ;
Que dans ce paradis
Nous retrouve le jour nouveau."


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