Les entraînements de courses aérobies de type intermittent ou de jeux à effectif réduit ont les mêmes effets tant au niveau physiologique que sur la performance en match chez les footballeurs.
Introduction
Le but de cette étude est de comparer les effets d’un entraînement de courses aérobies intermittentes (entraînement générique) à ceux d’un entraînement en jeux sur petit terrain à effectif réduit (entraînement spécifique) quant aux réponses physiologiques et à la performance lors des matchs chez des footballeurs juniors.
Méthodes
Deux groupes homogènes de 20 footballeurs juniors élites ont suivi, soit une période d’entraînement générique, soit une période d’entraînement spécifique. Les séances d’entraînement générique consistaient à réaliser quatre séries de quatre minutes de course à une intensité de 90-95 % de la fréquence cardiaque maximale (FCmax), entrecoupées de trois minutes de récupération active (60-70 % de FCmax).
L’entraînement spécifique consistait à effectuer quatre séries de quatre minutes de jeu à effectifs réduits sur petit terrain (4 x 4 avec gardien ; 3 x 3 avec gardien…) à 90-95 % de FC max, entrecoupées de trois minutes de récupération active à 60-70 % de FCmax. Les charges d’entraînement étaient évaluées en post-séance à partir de la FC et de la perception de l’effort des joueurs.
Trois séries de tests ont été effectuées afin de suivre l’évolution des aptitudes aérobies (à la reprise de l’entraînement après la trêve estivale, quatre semaines après cette reprise et après huit semaines d’entraînement lors de la saison régulière).
Les variables mesurées étaient la consommation maximale d’oxygène, le taux de lactate sanguin, l’endurance spécifique du football ainsi que la distance parcourue lors d’un match, le temps passé dans différentes zones de fréquence cardiaque et le temps couru à différentes allures.
Résultats
Les résultats obtenus ont montré une amélioration significative des capacités aérobies et des performances de match pour les deux groupes de travail, particulièrement après les quatre semaines d’entraînement de pré-saison. Cependant, hormis des différences de vitesse au seuil au bout de huit semaines, aucune différence significative entre les deux formes d’entraînement aérobie n'a été trouvée, et ce, dans toutes les variables mesurées incluant des tests spécifiques au football.
Conclusion
Les résultats de cette étude ont montré que les entraînements intermittents aérobies génériques (courses intermittentes) et spécifiques (jeux à terrain et effectifs réduits) sont d’égale efficacité chez des footballeurs juniors. Cependant, on peut penser que l’entraînement aérobie spécifique est plus favorable car il permet d’intégrer la composante technico-tactique, notamment chez les jeunes joueurs.
Source primaire
Impellizzeri FM, Marcora SM, Castagna C, Reilly T, Sassi A, Iaia FM, Rampinini E. Physiological and Performance Effects of Generic versus Specific Aerobic Training in Soccer Players. Int J Sports Med. 2006 Jun;27(6):483-92.
Rédacteur
Pecquet Dimitri, étudiant en 3e année Staps, mention « Entraînement et Performance » à la faculté des Sciences du sport d’Amiens, université de Picardie Jules-Vernes, [email protected]
Editeur
Pierre-Marie Leprêtre, laboratoire de biomécanique et de physiologie, département des sciences du sport, Institut national des sports et de l'éducation physique, [email protected]