pensée de surface amarrée haute au bout du quai

Publié le 18 juillet 2009 par Pjjp44
Vous allez me manquer, le matin pâle et sa première douche de rosée ambassadrice d'une journée conforme à la raison.
J'aime par dessus tout les temps calmes où en cherchant bien, on peut entendre son coeur battre la mesure.
Je ne dirais pas"heure pour les braves" même si encore cette fois sorti victorieux des errances de la nuit, je savoure la plénitude, le respect des choses reposées à leur place, la maitrise d'un orchestre naturel et instinctif qui se répète sans jamais lasser ses rares auditeurs amateurs d'aube et de pénombre.
Les bruyants et fumeux carrosses sont encore rangés presque sagement dans leur boites; Ils reprendront bien assez vite leur infernal tour de piste lorsque la lune aura fini de ronger son quart réglementaire et d'une timidité extrême voir maladive se sera évanouie, profitant d'un nuage.
Vous allez me manquer, solitude complice, pensées fugitives, et envers du décors quand le vivant s'endort et que prenne en relais des chimères noctambules.
Je n'ai plus de grande passion pour les débordements collectifs, l'attroupement régulier, le monde mieux disant - normal - qui a besoin de bruit pour se croire exister.
Je préfère l'entre-deux, le paisible et feutré et même si parfois volcan qui se réveille, il peut tonitruant donner des gages de Vie majuscule, il s'appréhende dans ses différences, peurs et transparences toujours autrement qu'aux heures pleines.
Vous allez me manquer, mais est-ce bien raisonnable, puisque je suis grand maintenant et vacances réunis. C'est juste qu'il va falloir s'habituer , remettre l'horloge à sa juste mesure et se donner l'envie de faire -en somme- comme tout le monde! ...