Après plusieurs années de cavale, voilà que s’achève enfin les aventures des frères Scofield et Burrows. L’anciennement série phare de la Fox s’est en effet terminée après quatre années de bons et loyaux services, dans une indifférence quasi-générale. Autopsie d’un final en demi-teinte…
La troisième saison de Prison Break, handicapée notamment par la grève des scénaristes, avait mis tout le monde d’accord sur sa médiocrité. Trop peu originale (en gros on refaisait la saison 1 en moins bien), quasi inutile du point de vue de l’histoire (puisque la plupart des arcs scénaristiques majeurs avaient été résolus en fin de saison 2), cette saison sentait la rallonge réclamée par la chaîne pour faire un peu plus de pognon. Paul Scheuring, créateur de la série, avait donc pleinement conscience qu’il lui fallait redresser rapidement la barre pour ne pas perdres définitivement les spectateurs. Seulement, difficile d’étendre à l’infini un postulat aussi mince que celui de la série, surtout quand on a prévu des intrigues seulement sur deux saisons. Heureusement, le final de la saison 3, avec son Scofield revanchard suite à la mort de sa bien aimée, laissait présager une saison sombre et originale. Las ! Il suffira aux scénaristes d’une pirouette scénaristique ridicule au possible (en fait, c’était pas la tête de Sarah dans le carton, Lincoln avait mal vu !) pour ramener la belle d’entre les morts et anéantir tout espoir du fan frustré. Un retournement qui sonne comme un aveu quant à la qualité de la saison précédente et qui n’est d’ailleurs pas la seule. A vrai dire, on a rapidement l’impression que les scénaristes ont cherché à tout prix à effacer cette saison maudite en faisant table rase de ses principaux événements : exit Whistler, assassiné en quelques minutes, exit l’emprisonnement de Sucre, qui s’est échappé on ne sait comment en compagnie de Bellick. Bref, la saison 4 part très mal et irrite au plus haut point dès son premier épisode…
Par chance, le tout s’améliore grandement une fois les bases de la saison posées, la série changeant totalement d’orientation pour cette dernière année. En effet, plus question d’évasion ou de fuite dans cette saison, puisque Scofield et ses amis (Burrows, Sucre, Mahone, Bellick, Sarah), poussés par un agent de la Sécurité Intérieure (le revenant Michael Rapaport), ont décidé de rendre coup pour coup et de faire tomber la Compagnie, la fameuse organisation qui leur a causé tant de soucis. Du coup lors de sa première moitié, la série s’oriente vers un Mission : Impossible, l’équipe de choc ayant pour mission de récupérer 6 cartes détenues par des grands pontes de la Compagnie, cartes qui leur permettront d’avoir accès à Scylla, le livre noir de la Compagnie. Cette première partie se révèle donc assez rythmée et efficace, bourrée de suspense. En parallèle, T-Bag suit les indications du livret de Whistler, ce qui le mène bien évidemment au même point et le pousse à se faire passer pour un vendeur vedette dans une entreprises de consultants, chose qui ne lui déplaira pas… Un revirement intéressant pour un personnage que les scénaristes trainaient comme un boulet depuis quasiment deux saisons. Cette première moitié de saison culminera lors des épisodes Quiet Riot et Selfless (épisodes 11 et 12) dans lesquels l’équipe affronte le Général Krantz, grand méchant de la saison, pour s’emparer de Scylla.
Malheureusement, une fois cet excellent dyptique terminé, on sent les scénaristes en panne d’inspiration pour fournir une autre fournée d’épisodes. La série par donc très rapidement dans le n’importe quoi, entre Scofield atteint d’une tumeur inopérable finalement opérée par la Compagnie, et Burrows qui se met au service de ladite Compagnie en échange de la vie de son frère. Le reste de la saison est unesorte de 24 du pauvre, avec une succession de courses-poursuites, coups d’éclats et retournements de situations invraissemblables (la mère de Scofield est vivante et méchante ! Les deux frères ne sont pas frères en fait !), les scénaristes tentant même assez maladroitement de mettre les deux frères dos à dos. On se lasse très vite de ce jeu consistant à faire changer Scylla de mains tous les deux épisodes (pour un équipement soi disant très délicat et difficile à déplacer, il résiste vraiment bien au divers mouvements et démontages qu’on lui fait subir…) et on attend patiemment que le tout se termine enfin. Le summum du n’importe quoi est atteint dans les deux derniers épisodes « officiels » (comprendre excluant le téléfilm diffusé uniquement en DVD) lorsqu’en panne d’idées pour terminer le show, on nous ressort de derrière les fagots un personnage mort depuis deux saisons. Décidément, pour une série qui n’est pas à caractère fantastique, il y a beaucoup de résurrections !
Le téléfilm censé clôturer la série en expliquant les ellipses du dernier épisode est quant à lui assez ridicule, enfermant cette fois Sarah en prison. Du coup, Scofield arrive à trouver un plan d’évasion en à peine deux jours (alors qu’il lui avait fallu des mois pour trouver un plan pour faire évader son frère !) et se sacrifie dans le final de la façon la plus ridicule possible…
Cette dernière saison de Prison Break est donc un gâchis immense, venant prouver une fois de plus que lorsque les chaînes télé tirent sur la corde trop longtemps, cela se termine très souvent en eau de boudin. Voilà une série qui aurait gagné à s’arrêter au bout de deux saisons, mais qui a malheureusement succombé devant la loi du dollar…
Note : 4/10
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 20 septembre à 15:58
Je ne suis pas du tout d'accord avec ce qui est dit, La saga prison break est excellent dans se 4eme opus, l'histoire et beaucoup mieu que les saison precedente. A voir absolument c'est dommage que sa sarrete a la saison 4