Le PS en reconstruction ?

Publié le 17 juillet 2009 par Patjol


Tout le monde le sait, le PS est mal en point. Le résultat des dernières élections européennes n'en est qu'un épiphénomène.
Comme je l'ai déjà dit ici, notre pays a besoin d'une opposition, et que cette opposition incarne une alternative crédible. Or le PS est le mieux placé pour conduire cette opposition et incarner cette alternative. Parce qu'il est la plus importante force de gauche et parce qu'il a déjà gouverné, notamment. Il me semble même qu'allié au modem, aux écologistes et aux radicaux de gauche il pourrait vraiment remplir ces conditions.
Seulement, avant même de s'allier avec d'autres, le PS a besoin de s'unir, particulièrement autour d'un corpus idéologique et d'une vision commune de la société, conditions nécessaires pour imaginer un programme de gouvernement.
Je crois que Martine Aubry a bien été choisie pour conduire ce travail, notamment parce que c'est une femme de conviction tout à fait adaptée pour définir (collectivement) ce corpus idéologique nécessaire. On entend d'ailleurs beaucoup de socialistes dire qu'elle mène très bien ce travail de reconstruction. Mais le temps presse : Pour avoir un candidat bien installé en 2012, il faudrait commencer à se préoccupper dès maintenant de son mode de désignation. Or cette question a été repoussée, parce que l'union entre socialistes est loin d'être satisfaisante et parce que beaucoup d'autres questions viennent parasiter celle-ci.
Une histoire malheureuse vient de ternir l'image d'Aubry comme reconstructrice du PS : Sa lettre envoyée à Manuel Valls pour lui demander d'arrêter de critiquer le PS ou alors de le quitter. Entendons-nous bien : Elle est parfaitement dans son rôle en rappelant à Valls qu'un parti a besoin d'unité. Mais pourquoi envoyer cette lettre à la presse ? On passe là d'une légitime remontrance, interne à un parti, à une attaque publique entre deux figures du PS.