L’exposition Veilleurs du monde

Publié le 17 juillet 2009 par Lesabattoirs

Accueilli en Résidence à la Maison Daura de Saint Cirq-la-Popie, le collectif A.O.O. composé de Marion Laval-Jaentet et Benoît Mangin nous propose avec l’exposition “Veilleurs du monde 3″ visible sur le parcours de la vallée du Lot du 5 juillet au 13 septembre 2009 une interrogation sur les problématiques environnementales que traverse notre civilisation et dont les générations futures auront pour héritage.

A.O.O. ont ainsi réactivé un programme de réflexion mené sur le sol Africain il y a quelques années au travers de production faites in situ au cœur de cette vallée du Lot. 5 artistes ont été invités à partager cette reflexion sur différents sites de la vallée du Lot - du musée des Art à Cajarc aux Résidences d’artistes de Saint-cirq lapopie. Le vernissage du 4 juillet en présence des autorités de tutelle Etat/Région/Département et des partenaires (association locales et Les Abattoirs de Toulouse) fut l’occasion d’une promenade artistique faite de découverte de lieux en lieux avec cette année de nouvelles investigations sur la commune de Saint-Cirq Lapopie et de Cénevières.

Le parcours débute par les salles d’exposition du Centre d’Art de Cajarc ou les 6 protagonistes des Résidences sont intervenus. A.O.O. présente ici une nouvelle production intitulée La peau de chagrin. L’œuvre présente un ours en position debout recouvert d’une côte de maille en laine réalisée par des habitants de Cajarc. L’ensemble est éclairé par une multitude d’ampoules alimentées par un circuit photovoltaïque, nous rappelant les enjeux économiques et écologiques auxquelles nous sommes appelés à nous tourner. Les enjeux du Grenelle de l’Environnement sont au cœur du sujet. A ce propos Amy Balkin nous affiche sur le devant du musée le cours journalier du crédit carbone qui sera actualisé journalièrement. Cette même artiste propose sur l’ensemble de la vallée une série d’affiche 4/3 issue des premières rencontres à Douala des “Veilleurs du Monde.”

Le parcours nous invite par la suite à nous diriger vers Calvignac ou entre autre Seamus Farrel expose une installation faite de lunettes qui invite le spectateur à regarder le monde selon un oeil différent. De ce promontoire l’un des radeaux de Romain Pellas est visible flottant sur le Lot.

A Cénevières un nouveau lieu - le tunnel désaffecté de la SNCF près du cimetière de la commune - est investi par Gilles Bruni. Intitulé “Au bout du Tunnel” l’installation se développe dans une végétation qui a repris ces droits sur le monde industriel. Est posée une multitude d’objet lié à la circulation : bateau trouvé au bord du lot, vieux cyclomoteur, jeux d’enfant, voiture, ordinateur. Le jeu de notre société consumériste et matérialiste se retrouve confronté à l’histoire du site, de son développement et de son déclin. La mémoire de notre passé est ainsi matérialisée par ce cheminement qui nous conduit vers la noirceur du tunnel abandonné de l’Homme.

A Saint-Martin-Labouval nous retrouvons Seamus Farrel et son work shop présentant un atelier ouvert aux habitants de la vallée de gravure sur verre. Le résultat de ces ateliers est présenté dans l’ancienne épicerie.
Nous retrouvons enfin l’ensemble des artistes à la Maison Daura ou entre vidéo, photos, installations, sons, ils explorent chacun à leur manière leur questionnement face au enjeu écologique et environnementaux contemporains. Sur la commune de Saint-Cirq-Lapopie en lieu et place de l’église et du site castrale, pour la première fois investie par le parcours A.O.O. nous présente d’une part un arbre géant venu tout droit des exploitations forestières africaines. Sur les branches y sont gravées les noms des sociétés exploitants ce bois exotique rare et donc essentiel pour la biodiversité ainsi qu’une vidéo sur l’abattage de ces monstres de la nature.

“Veilleurs du Monde” nous présente ainsi une belle leçon d’art engagée. L’ensemble de ces artistes tout en révélant la nature propre de la vallée du Lot nous engage à nous questionner sur notre comportement “d’habitant” du monde.

A ne pas manquer donc jusqu’au 13 septembre 2009.

http://www.magp.fr/