La trace de l'escargot - Benoît Bouthillette
JCL, 364 pages
Résumé:
Benjamin Sioui, d’origine montagnaise, daltonien de son état, consommateur occasionnel de cocaïne, fan de Kurt Cobain et amoureux d’un médecin légiste à laquelle il trouve une ressemblance avec la star Laetitia Casta, enquête sur une série de meurtres.
Il a toutefois affaire à un tueur génial, minutieux, dément et sadique, qui s’inspire savamment des tableaux du peintre britannique Francis Bacon pour élaborer la mise en scène de ses crimes.
Au cœur d’un Montréal nocturne et marginal, on assiste alors à une lente plongée dans l’esprit de l’inspecteur, à une incursion dans l’univers tourmenté de ce héros romantique. Benjamin Sioui est un homme épris de justice et d’absolu, un homme capable d’amour, qui croit en l’amour et en un monde meilleur. Mais tous les jours son travail lui rappelle qu’il y a la laideur et la folie. Une folie si outrancière qu’il a parfois l’envie irrésistible de verser pour de bon dans le cynisme et la désillusion.
Mon opinion:
La trace de l'escargot est le premier roman de Benoît Bouthillette. Tout comme dans le roman jeunesse La nébuleuse du chat, nous retrouvons le personnage de Benjamin Sioui. Cet inspecteur à la personnalité singulière, est un personnage très fouillé que le lecteur a l'impression de connaître dès les premières pages. Les crimes décrits dans le livre sont crapuleux, avec l'impression d'un tueur morbide à la Seven. Le lecteur nage en plein roman noir. Toutefois, la sensibilité de Benjamin et Laetitia donne un peu d'humanité à cette enquête et j'ai beaucoup apprécié les personnages créés par l'auteur. Ils sont différents, on apprend beaucoup à les connaître, à les cerner. Le roman ne se contente pas de l'enquête mais vit également à travers ses personnages. L'écriture de Benoît Bouthillette est touffue, foisonnante de détails, de réflexions, d'un style parlé. On est séduit ou bien on n'accroche pas. J'ai personnellement beaucoup aimé ce roman, encore plus que le roman jeunesse de l'auteur paru récemment. On en oublie bien vite les quelques longueurs ici et là, ainsi que les passages où l'auteur s'éparpille un peu. La trace de l'escargot est quant à moi différent des polars que j'ai lu jusqu'à maintenant. C'est un roman qui part dans toutes les directions, si bien qu'il demeure difficile à classer. Je surveillerai les autres écrits de l'auteur, en espérant qu'il remette en scène Benjamin Sioui, qui est, à sa façon, un inspecteur touchant et attachant.
À noter que ce roman a remporté le Prix Saint-Pacôme 2005 du roman policier