Avant toutes choses, il faut regretter le recul d’ASO et de l’UCI sur les oreillettes : sous la pression des équipes orchestrée par Johan Bruyneel (Astana), le port de l’oreillette ne sera finalement pas interdit sur cette superbe étape entre Colmar et Besançon et pour tout vous dire, c’est franchement dommage car il aurait été très intéressant de voir le comportement des coureurs sur un tel parcours piégeux à l’extrême.
Bruyneel et les autres pourront donc continuer à jouer à Cycling Manager sur ce Tour ; amusez-vous bien !
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Profil de l’étape et enjeux
L’étape fait 200 kilomètres et relie les Vosges au Haut Rhin. Après une première partie de course tranquille jusqu’à Epinal (km 43), les choses se gâtent et la suite du parcours n’est qu’une succession de côtes plus ou moins difficiles.On connaît le col de la Schlucht car lors du Tour 2005, les Telekom d’Ullrich (où figuraient Klöden et Vinokourov) avaient à plusieurs reprises attaqué un Lance Armstrong abandonné par ses coéquipiers. Le résultat est que Ullrich avait roulé derrière… Vinokourov et que Lance avait fait de la patinette derrière l’allemand pour terminer l’étape tranquille. L’enseignement est que cette montée est assez régulière (8,9 km à 4,2%) et pourrait se faire à vive allure. En revanche, celui qui suit, c’est une autre affaire. Découverte de ce Tour 2009, le col du Platzerwasel (1193 mètres) semble être une méchante montée de 8,7 km à 7,6% de moyenne : après un kilomètre facile, on rapidement à des pourcentages supérieurs à 9% entre les kilomètres 2,5 et 4. Et après un « replat » d’un kilomètre à 5%, il faut se retaper les 3 derniers kilomètres avec des pourcentages de 6 à 9. En d’autres termes, si l’attaque est bien préparée, ça peut faire mal à certains. Il faudra être explosif et savoir prolonger son effort pour creuser des écarts.
Bien que situé à 61,5 kilomètres de l’arrivée, ce col est stratégique car après c’est de la descente puis encore deux cols de 3eme et 2eme catégorie qui vont faire mal ; de quoi n’être jamais revu par un peloton.
A coup sûr Nocentini va perdre son maillot jaune et le mieux placé pour le prendre aujourd’hui est Alberto Contador car les côtes conviennent à son style explosif et il est deuxième du général.
On voit bien Les Saxo Bank construire quelque chose. Bjarne Riis adore ce genre d’étape pour monter des stratégies offensives en plusieurs temps et il dispose des coureurs pour (O’Grady, Voigt, Cancellara passeront facilment le col de la Schlucht) alors avec les Cervélo, ils devraient s’entendre. On voit bien aussi les Liquigas montrer le bout de leur nez (Kreuziger s’il s’est rétabli) et les Lotto.
Chez Astana, on plaint Paulinho etPopopych qui risquent de bien bosser aujourd’hui. Mais surtout, on regardera avec attention comment Leipheimer a récupéré de sa chute d’hier (poignet) car il risque gros et peut-être que Klöden pourrait même être, déjà, le premier « big four » à se sacrifier pour l’équipe et ainsi préserver les intérêts de Contador et d’Armstrong. A voir…
Enfin, il y a fort à penser que si grande offensive il y a, Garmin fera tout pour mettre ou Vandevelde ou Wiggins (qu’on est surpris de voir là) dans l’échappée.
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Notre pronostic
On voit bien un des coureurs suivants dans l’emballage final, pour la victoire : Pineau, Botcharov, Moreau (c’est le régional de l’étape et c’est son dernier Tour), Franck Schleck et Moinard. Quant à savoir si un leader reprendra du temps… Logiquement, si leader il y a, il y en aura plusieurs.
Le pronostic de Gérard
« Bon hier je me suis planté avec la victoire de Sorensen mais ça fait du bien de changer un peu de photo au protocole.
Aujourd’hui grosse étape, longue de plus de 200 km. Attention aux différences de température par rapport aux jours précédents, des défaillances de leaders sont possibles dans les Vosges.
Je vois des échappés à l’arrivée avec notamment un groupe de 4 avec Botcharov, Ten Dam, Rolland et Feuillu qui pourraient sortir. Je vois un classement d’étape :
1 Rolland
2 Ten Dam
3 Botcharov
Botcharov prenant le maillot de leader à Nocentini.
A l’arrière au niveau des leaders je vois un train bleu Astana très solide sur l’ensemble des montées avec une attaque d’un leader dans le Platzerwasel mais vite contrôlée par les leaders et par les Astana.
Attention à l’homme seul qui sort dans la montée de la Schlucht ou plus encore dans le Platzerwasel peut aller au bout aujourd’hui.
Christophe Moreau sur une étape qui ressemble à celle de Gérardmer à Mulhouse en 2005 peut ou va essayer sûrement de faire quelque chose. Il avait fait deuxième en 2005 derrière cuisses de poulet. par contre, à mon avis, ça ne va pas aboutir et il va plutôt essayer demain de réaliser quelque chose sur des routes qui sont encore plus près de chez lui. »
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Notre analyse technico-tactique
La météo va avoir un rôle capital aujourd’hui: on annonce 12°c et vent de dos; en d’autres termes, des dégâts probables…
Ca devrait être sanglant…
François