Manuel Valls : j'invite tous les
socialosses blancosses à me rejoindre
dans un nouveau parti, pas troppos
gauchosse !
Une interview exclusive de notre envoyé spécial Aramis Porthos.
AP : Entre Martine Aubry et vous, Manuel Valls, la guerre semble déclarée : que répondez vous à la missive que vous a envoyée la responsable de votre parti ?
MV : Je dois vous dire que j'ai été gravement interloqué ! Après avoir passé de délicieux moments aux côtés de Carla (Bruni) et de Nicolas (Sarkozy) lors de la garden party de l'Élysée, ce 14 juillet 2009 et déclaré benoîtement que Martine à la tête du PS ressemble au capitaine du Titanic qui sombre , me voilà considéré comme un traître ! C'est inconcevable cet ostracisme ! Pardonnez moi un petit aparté, Monsieur Porthos, mais Nicolas et Carla m'ont fait visiter leur charmant petit pied à terre (l'Élysée) : je m'y verrais bien passer quelques années. Cela me changerait d'Évry ! Pour répondre à votre question concernant l'ultimatum de Martine, je lui réponds tout à trac : "si tu reviens [sur ton accusation], j'annule tout".
AP : Vous postulez à la candidature de la Présidence de la République sous les couleurs du Parti socialiste, certaines rumeurs font même état de votre désir d'en changer le nom et de refonder le programme ?
MV : J'invite tous les socialos blancos, et à la rigueur blackos, jaunos, maghrebinos ou portos à me suivre dans mon ascension fulgurante, je demande aux verdos, aux traîtres socialos, aux gauchos, aux modemos, de me rejoindre allégros ma non troppos au sein d'un parti de gauche modernisé, résolument ouvert à l'économie de marché et fondamentalement libéral. Mais d'un libéralisme éclairé et social raisonnable et raisonné. Une sorte d'UMP de centre gauche en quelque sorte ! D'ailleurs avec quelques amis socialistes réformateurs nous avons pensé à appeler ce nouveau parti, l'UMPG (l'Union pour un Mouvement Populaire de Gauche). Mais rien n'est encore entériné. De toute façon, cette barrière entre droite et gauche me semble bien dépassée !
AP : Certains vous reprochent votre trop grande proximité avec le Président Sarkozy...
MV : Déjà, ceux qui me critiquent sur mon attitude envers Nicolas qu'on a par ailleurs déjà tendance à trop fustiger ne sont pas mes amis car avec Nicolas, même s'il est de droite, nous avons des tas de points de convergence, l'origine : nous sommes tous deux d'origine étrangère, la vision de l'ordre, l'anti-communisme viscéral, la même conception du social maîtrisé, la limitation de l'immigration, la pérennité de l'économie de marché, les dangers de l'islamisme, la fidélité aux USA, l'Europe de la libre entreprise et j'en passe. Je me sens parfois plus proche des idées de Nicolas que celles de nombres de membre du PS proches de l'ultra gauche ! Monsieur Sarkozy est un démocrate un peu social de droite et moi, un peu un social-démocrate de GAUCHE : la nuance est de taille ! Autrement nous incarnons, chacun à notre manière, une ambition personnelle qui transcende nos partis...
AP : J'ai entendu parmi les responsables politiques, des élus insinuer que le Président Sarkozy vous aurait choisi comme dauphin, plutôt que Jean-François Copé, pour lui succéder en 2017, un peu à la manière de François Mitterrand qui aurait délibérement choisi Jacques Chirac plutôt que Lionel Jospin en 1995...
MV : C'est une assertion très inquiétante que vous formulez, Monsieur Porthos, insinueriez que ma personne, au même titre que Messieurs Allègre, Besson, Bockel, Lang, Strauss Kahn, Rocard, Kouchner et des dizaines d'autres membres éminents du parti socialiste seraient des renégats potentiels ? Oseriez vous prétendre qu'un bon tiers des dirigeants du PS serait prêt à collaborer avec le pouvoir actuel ? C'est une accusation très grave qui pourrait se terminer devant les tribunaux ! Je vous rappelle d'autre part, que Martine Aubry, est soutenue par les barons des fédérations socialistes comme la corde soutient la pendue, et que si des primaires ne sont pas organisées avant 2010 dernier carat, le parti socialiste disparaitra pour longtemps car les combats des primaires laisseront des blessures profondes aux candidats et 2 ans ne seront pas de trop pour les cautériser. Rappelez vous 2007 et l'état dans lequel est arrivée en phase finale notre candidate : criblée de flèches dans le dos ! À la fin, elle ne tenait debout que grâce à son corset à baleines.
AP : Enfin, pour conclure cet entretien, comment voyez vous votre avenir, Monsieur Valls ?
MV : Flou. Même un peu craignos. J'en appelle à mes amis blancos et blackos : vamos les potos ! Enfin, permettez moi, par l'intermédiaire d'une dédicace un peu spirituelle de publier au bas de cette page ma réponse officielle en vidéo à la lettre de Martine Aubry. La chanson s'appelle "je cherche après Titine". Adios amigos !
Cette interview est à peine imaginaire.
Cui cui, volatile espiègle...