Les économistes sont interloqués par l’effondrement sans précédent du commerce mondial. Il n’était pas rare qu’un pays connaisse une mauvaise passe aussi longue, mais jamais le monde dans sa quasi globalité. En fait, il y a synchronisation des économies mondiales.
- Aurait-on là une conséquence de la « globalisation » ? Dans le passé, l’échange se faisait entre produits essentiellement fabriqués dans une zone particulière. Aujourd’hui, les produits sont faits de composants qui viennent de partout dans le monde. Du coup, quand l’industrie automobile s’arrête de produire, ses sous-traitants étrangers font faillite.
- Le fait que les services aient été moins touchés que les produits pourrait aller dans ce sens : les services demeurent probablement « assemblés » localement.
La question n’est pas qu’académique. Notre discours économique part du principe que l’économie d’un pays en crise, allégée de ses rigidités sociales par des réformes adéquates (i.e. rendue « concurrentielle »), profitera du vent portant suscité par une reprise « ailleurs », pour renaître. Que se passera-t-il s’il n’y a pas de reprise ailleurs ? (Cette histoire me rappelle celle d’habitants des Antilles qui avaient démoli leur maison, à l’annonce d’une tornade, pour être sûrs d’obtenir les subventions qui l’auraient accompagnée. Mais la tornade les a épargnés.)
La globalisation ne nous menace-t-elle pas d’un effet Titanic ? Les caissons de flottaison ne sont pas indépendants les uns des autres. Si l’un est touché, le bateau coule. Ne faut-il pas revenir à un modèle d’intégration verticale ?
Compléments :
- Les rares économies non synchronisées sont florissantes : Le protectionnisme avenir de l'économie ?