En ce moment,plein de boulot donc pas trop le temps d'écrire : je fais de l'alimentaire bloggistique avec quelques articles choppés ici ou là.......A plus./ P.S : N'oubliez pas d'acheter SINE HEBDO
Montreuil, la police récidive
Une semaine après la brutale évacuation du squat de la clinique, les CRS ont de nouveau joué de la matraque contre des manifestants, lundi soir.
Ils étaient venus manifester contre les violences de la police et ils ont obtenu pour unique réponse… des affrontements d’une heure avec les forces de l’ordre. Lundi, en début de soirée, 300 personnes s’étaient réunies afin de protester contre l’expulsion, mercredi dernier, d’une ancienne clinique, au cours de laquelle Joachim Gatti, réalisateur et petit-fils du résistant et dramaturge Armand Gatti, a perdu un oeil. Les médecins experts concluent dans leur rapport que, « vu l’impact de la blessure reçue, celle-ci ne peut avoir été réalisée que par un Flash-Ball ». Lundi, « l’ambiance n’était pas réellement tendue. La seule tension dont on peut parler était morale et elle était due au souvenir de l’attitude de la police la semaine d’avant. Et à ses tirs sans sommation, à bout portant », raconte Alice, de la Coordination des intermittents et précaires d’Île-de-France.
LA CHARGE DES CRS
Le rassemblement, qui regroupait, entre autres, des habitants de la ville, des squatteurs, des élus, des syndicalistes et des enfants, a débuté vers 19 heures par des prises de parole, des lectures de textes, puis des feux d’artifice, avant d’entamer une marche vers le centre-ville. « Compte tenu de ce qui s’était passé la semaine d’avant, certains manifestants étaient casqués pour se défendre et ne pas se laisser tirer comme des lapins, précise Alice. Devant la place du marché, la brigade anticriminalité et des CRS ont commencé à charger, à user de gaz lacrymogènes et à sortir les matraques. » Après avoir scindé le cortège en deux, ils s’en sont violemment pris aux porteurs de banderoles. La réplique ne s’est pas fait attendre : des manifestants ont alors jeté des projectiles, des chaises et de la peinture. Onze personnes, placées en garde à vue, ont été relâchées hier matin, sans convocation ni poursuite.
La maire de Montreuil,Dominique Voynet, a dénoncé « une démonstration de force totalement inutile qui a généré à son tour le désordre ». Et de souligner : « Le métier de la police consiste à séparer la grande masse des manifestants pacifiques et de faire en sorte de cantonner les personnes qui pourraient être tentées d’en faire plus. Il se trouve que ça n’a pas été le cas. » L’édile a également mis en cause les propos du directeur départemental de la sécurité publique. Interrogé par les habitants, il aurait rétorqué : « Si vous n’êtes pas contents, il faut être conscient du fait qu’en Iran, on tire sur des gens. »
De son côté, Jean-Pierre Brard, député (apparenté communiste) de Seine-Saint- Denis et ancien maire de la ville, a demandé au ministère de l’Intérieur le retrait du Flash-Ball, « une arme qui peut tuer ». Avant de souligner « l’ambiguïté de l’attitude de la municipalité à l’égard du squat (…) dont quasiment aucun membre n’est inscrit au fichier des demandeurs de logement de Seine-Saint-Denis ». Depuis janvier, cette ancienne clinique avait été reconvertie en lieu de vie original à Montreuil : projections de films, repas, défense des sans-papiers, réflexion sur la cherté des loyers en région parisienne… Dimanche prochain, à 15 heures, une réunion est prévue à La Parole errante, en soutien à Joachim Gatti.
Lina Sankari