Car quoiqu'en disent certains producteurs et grands groupes qui voudraient faire du vin un produit standardisé, il reste difficile de s'y retrouver dans une offre pléthorique.
Aujourd'hui deux exemples qui répondent chacun à leur manière à ces deux caractéristiques du marché du vin: difficulté de différencier l'offre et image élitiste.
Le premier cas est celui d'un producteur sud africain qui a fait confiance à Hugh Mac Leod, dessinateur et blogger anglais, pour s'occuper de la stratégie de vente du vin. Mac Leod a eu l'idée géniale mais incongrue de célébrer les noces de la vigne et du "geek" en offrant à tout blogger en age légal de boire qui en faisait la demande une bouteille de vin.
L'effet a été immédiat: meme sans etre obligés d'en parler, les heureux bloggers, séduits par cette communication non conventionnelle (voir ci-contre) se sont empressés de dresser des lauriers à ce vin sud africain si bien qu'il a fini en bonne place sur les étagères des supemarchés Tesco, en Angleterre. Cette stratégie basée sur le marketing viral, inédite pour le vin, est très séduisante, meme si ce genre de coups ne profitent souvent qu'à ceux qui auront tiré les premiers. Il montre cependant qu'Internet, au delà des sites classiques de vente en ligne de vin, est un terrain propice pour sortir du lot! Il est intéressant de voir comment cette stratégie a permis au producteur sud africain de court circuiter les complexes étapes de commercialisation et d'acquisition de notoriété (oenologues, guides, notes, récompenses) pour s'adresser à un public a priori très éloigné du monde du vin. Hugh Mac Leod a continué sur sa lancée en proposant récement une cuvée spéciale exclusivement destinée aux employés de Microsoft: la Blue Monster Reserve.
Le deuxième exemple frappant de cette utilisation d'Internet vient des Etats Unis, ou un caviste du New Jersey, Gary Vaynerchuck, propose depuis févier 2006 et presque quotidiennement des podcasts d'initiation à l'oenologie.
Tous les vins goutés sont bien sur proposés à la vente dans la boutique, et le caviste-oenologue-podcasteur connait un franc succès. Pendant un quart d'heure, sur un ton familier qui n'exclue pas les envolées lyriques propres à l'exercice, Gary Vaynerchuck présente trois à quatre vins qu'il déguste devant nous en les commentant. Il a aussi adopté les codes et la mentalité de l'internaute web 2.0, à savoir une méfiance envers les autorités établies et les experts. Durant certaines dégustations il accroche ainsi au mur derrière lui une petite pancarte disant: "Don't listen to me ,listen to your palette" (Ne m'écoutez pas, écoutez votre palais). Un peu hypocrite après plus de 300 épisodes de dégustations suivies par 25 OOO "spectateurs" par jour, et une couverture médiatiques impressionnante: Time magazine, entre autres... Néanmoins le ton est novateur, et ce très bon vendeur donne réellement envie de l'accompagner dans des dégustations qu'il sait rendre efficaces, dynamiques et à la portée de tous (pour peu qu'on comprenne un anglais au débit assez rapide, et aux expressions imagées...).
A noter également le développement de sites communautaires ayant pour thème le vin et sa dégustation. Ils utilisent à bon escient les outils technolgiques pour enrichir les appréciations sur tel ou tel vin. Le principe est simple: les membres publient une critique sur un vin, qui peut etre ensuite enrichie par les commentaires des autres lecteurs, comme sur un blog. Des tags (mots clés) décrivent les régions d'origine, les plats qu'accompagnent bien tel ou tel vin ou encore les millésimes, et constituent une sorte de vinothèque alimentée par les internautes. Deux adresses,encore une fois anglo-saxonnes, qui vont bien au delà du gadget: Cork'd et Winelog .
Et pour finir cet aperçu non exhaustif, mentionons juste qu'il existe plus de 500 groupes dont le thème est le vin sur Facebook, le réseau social dont tout le monde parle...
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