Pierre Weyand nous a quittés voici quelques jours. Son accident dans ses vignes nous rappelle brutalement que le métier
de vigneron n’est pas sans dangers. Ils sont chaque année nombreux à payer un trop lourd tribut aux accidents de tracteurs ou aux dégagements de dioxyde de carbone dans les chais.
A l’instar de deux géants qui nous ont également quittés récemment, Jean Hugel, patriarche des vignerons alsaciens, et Didier Dagueneau, lui aussi parti bien trop tôt, Pierre poursuivait un
idéal, dans une quête rigoureuse et une éthique sans faille. Un chemin difficile, où les concessions n’avaient pas leur place, mais qu’il partageait volontiers avec ses amis ou au travers de son
site unvindeterre.fr. Ses vins, qu’il ciselait amoureusement avec sa compagne Josette, ont atteint en quelques années le niveau des plus grands et
commençaient à bénéficier d’une large reconnaissance.
Vigneron de talent, Pierre animait aussi avec passion, humour et
érudition le club du Grand cep, au cours de soirée plus mémorables les unes que les autres. Il a su y communiquer son amour des vins authentiques, ceux qui savent encore parler de la terre et des
hommes qui les ont fait naître.
Pierre nous avait habitués à des calembours plus drôles que cette mauvaise farce du destin, ils nous manqueront autant que sa gentillesse et son immense talent.