Dure Sarkofrance...
Une justice aux ordres ?
Michèle Alliot-Marie a créé la polémique. La Garde des Sceaux a demandé au procureur général de faire appel du jugement des 14 complices de Youssouf Fofana car les peines retenues étaient inférieures d'une année ou deux aux réquisitions de l'avocat général Philippe Bilger. Ce dernier appelle au calme. A l'instar des syndicats de magistrats, l'excellent blogueur anonyme Maître Eolas critique cette décision de la garde des Sceaux: "La ministre de la Justice a cédé à une demande des parties civiles et s'est comportée ainsi en valet des victimes et non en garde des Sceaux. Elle aurait dû expliquer que la justice n'est pas la vengeance et que les peines prononcées par le peuple souverain ne regardent pas les victimes. Par ailleurs, tout le monde s'accorde à dire que l'audience s'est très bien passée. La présidente de la cour, Nadia Ajjan, a été excellente et l'avocat général, Philippe Bilger, remarquable. Je ne vois pas comment un second procès pourrait être plus exemplaire. "
La ministre a bien le droit de faire appel. Mais que peut-on espérer d'un second procès ?
Chômeur aussi le dimanche
Après un long week-end de 4 jours, les députés ont repris leur travail, mercredi 15 juillet : le projet de loi sur l'extension du travail dominical a été adopté par 282 voix contre 238. Notons que l'opposition a été plus largement mobilisée que la majorité. Le signe d'une grogne ? Ou une paresse législative ? 58 députés UMP et Nouveau Centre ont refusé de prendre part au vote. Dix ont voté contre le texte (Xavier Breton, Yves Bur, Lucien Degauchy, Guénhaël Huet, Denis Jacquat, Hervé Mariton, Jean Ueberschlag, Christian Vanneste, Gérard Voisin et Mme Marie-Jo Zimmermann).
Nous suggérons aux électeurs de noter si leur député respectif, s'il a voté le texte, travaille effectivement le dimanche. La liste des votants est disponible sur le site de l'Assemblée Nationale.
Nora Berra travaille quand elle est malade
Le Canard Enchaîné, dans son édition du 15 juillet 2009, livre quelques révélations sur Nora Berra, la nouvelle secrétaire d'Etat "aux Ainés". On se souvient de la proposition de Frédéric Lefebvre, le futur ex-député des Hauts de Seine, qui suggérait de légaliser le travail pendant les congés maladie ou maternité. La secrétaire d'Etat en charge des Aînés semble avoir été prise la main de le sac.
Médecin au laboratoire pharmaceutique Sanofi-Pasteur près de Lyon, elle était également conseillère municipale UMP avant de rejoindre le gouvernement en juin dernier. Selon le Canard Enchaîné, elle a déclaré 6 arrêts maladie de longue durée, pour 5 mois d'interruption consécutive) entre le 23 mai et et 6 novembre 2008. Or la conseillère n'aurait pas cessé son activité d'élue, assistant notamment à 4 conseils municipaux. Elle aurait également continué de percevoir ses indemnités d'élue municipale. Le Canard Enchaîné déclare avoir eu connaissance d'un rapport d'enquête de la Caisse primaire d'Assurance-Maladie de Lyon: «La caisse serait fondée à demander restitution des prestations journalières fournies». Or, «après discussion avec [le directeur adjoint de la Cpam lyonnaise], et après information prise auprès du service médical, il est préconisé un simple courrier d'avertissement». Nora Berra s'en est donc tirée avec une lettre d'avertissement, une clémence peu usuelle en Sarkofrance.
La première réponse de Nora Berra fut de nier toute faute : son activité politique, qu'elle confirme avoir poursuivi malgré son arrêt maladie, «ne constitue en rien une activité professionnelle». Mercredi 15 juillet, dans Lyon Capitale, son cabinet a démenti toute enquête de la Sécu, et a accusé le Canard Enchaîné de calomnie :
“Leurs propos relèvent de la dénonciation calomnieuse. Le simple fait de dire qu'elle était en arrêt maladie, c'est déjà ne pas respecter le secret médical. Son activité de conseillère municipale n'avait rien d'illégale par rapport à son arrêt maladie. Elle avait le droit d'assister à des conseils municipaux. Elle n'a jamais non plus reçu de lettre de la caisse primaire d'assurance maladie. Elle n'a jamais rien caché. Et elle se réserve le droit de porter cette affaire devant la justice”.&alt;=rss