Encor s’il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu’enfin tout changeât, qu’enfin tout s’arrangeât
Depuis tant de « grands soirs » que tant de têtes tombent
Au paradis sur terre on y serait déjà
« Mourir pour des idées », G. Brassens
J’avais d’abord titré « Le PS tu l’aimes ou tu le quittes » mais H16 a été plus réactif que moi.
Les Dieux sont en colère, ils réclament un sacrifice
A la tête d’un parti divisé, battu, exsangue, rejetté par ses anciens alliés et mordu sur la droite et sur la gauche, Martine Aubry n’a rien trouvé de mieux que ressortir la carte du sectarisme, celle de l’exclusion.
C’est Manuel Valls qui a offert sa tête hétérodoxe au billot du bourreau de la pensée unique socialiste. Cible idéale, car trop sincère pour cacher que la mixité ethnique, ça marche dans les deux sens. Cible parfaite, car pas assez sectaire pour boycotter la Garden Party de l’Elysée du 14 juillet. Bouc-émissaire de la défaite.
Une phrase aura retenu mon attention dans la lettre très dure envoyée par Aubry au député de l’Essonne : « On n’appartient pas à un parti pour s’en servir, mais pour le servir ». Le PS est devenu Chronos, ce Dieu antique qui dévorait ses propres enfants.
Où sont les femmes, avec leurs gestes pleins de charme ?
Où est la Gauche, le parti de la lumière et de la tolérance ? Où est la Gauche du mouvement et de l’innovation ?
Le Parti socialiste est peuplé d‘énarques et d’apparatchiks des mouvements étudiants qui n’ont jamais croisé une entreprise de leur vie. Il s’est coupé de ses racines bourgeoises et populaires. On n’y croise plus d’avocats ou d’ouvriers fraiseurs, ni même d’anciens syndicalistes.
La chute du marxisme a siphonné le fond de commerce identitaire du Parti socialiste qui en a été réduit à nier la réalité sociale pour rentrer dans une surenchère idéologique délirante. L’état actuel de l’Education nationale, avec un bachelier sur deux détenteur d’une mention complètement dévalorisée, est le cas le plus symptomatique de cet héritage.
La blogosphère se meurt d’ennui parce que la Gauche n’a plus rien à dire : les Européennes lui ont enlevé son unique fond de commerce, l’anti-sarkozysme. Il est temps que le PS cesse d’être un parti d’opposition mais de proposition.