Comment gérer les divisions au sein d'une formation politique ? C'est la question de principe posée par l'appel à discipline imposé par Martine Aubry à Manuel Valls.
En principe, chaque parti politique a vocation à rassembler d'abord celles et ceux qui se reconnaissent dans une certaine " culture du pouvoir ".
Sans parler d'idéologie, un parti politique doit être un support culturel qui définit un mode de pensée susceptible d'imprégner une organisation politique, économique et sociale.
C'est cette fonction explicative globale qui est l'une des raisons d'être des partis politiques et l'une des fondations de la démocratie.
Sans unité idéologique, sans cohérence conceptuelle efficace, que peut recouvrir l'existence même d'un parti politique ?
Faute d'un cadrage conceptuel, chaque parti porte une menace permanente d'atomisation ou de paralysie.
La clarification de la vie politique française passe par l'adaptation des partis politiques aux vrais enjeux modernes et non pas des structures qui sont les survivantes des anciens clivages traditionnels.
La valeur ajoutée de Manuel Valls réside dans les leçons qu'il tire de la droitisation de l'opinion. Il est le premier leader socialiste à tirer les conséquences concrètes d'une réforme des priorités en matière de sécurité et de rapport à l'immigration comme obligation d'acceptation d'une façon de "vivre à la Française".
Le véritable défi de Valls réside dans cette capacité du PS à réformer ses ancrages conceptuels traditionnels.