-> Carnivale
-> Oz
-> Day Break
-> Mad Men
-> The Wire
On commence par du très lourd.
Carnivale c'est l'histoire de Ben Hawkins qui, suite au décès de sa mère, se fait embaucher par une troupe de forains. Mais Ben n'est pas un être humain comme les autres: il a un pouvoir de guérison. Il peut soigner n'importe quels maux (il faut voir certaines scènes absolument magnifiques) et même ressusciter les gens. Mais cette opération lui coûte car lorsqu'il retire le mal, il ne fait que le déplacer. S'il ranime quelqu'un c'est une autre personne au hasard qui meurt. D'où l'aspect, à priori, limité de son pouvoir. Et pourtant. Ce pouvoir semble n'être que la partie immergée de ce qu'il peut réellement faire. En fait, cette capacité l'effraie et il refuse de l'approfondir. Sauf cas de force majeur, il n'utilise pas son pouvoir. Il va donc lui falloir apprendre à l'accepter et à le maîtriser. Pour cela, il va être aider par d'autres personnages qui eux en savent plus que lui sur qui il est et ce à quoi il sera amener à faire. En parallèle, nous avons Frère Justin qui est prêtre. Lui aussi est investi de forces surnaturelles. Mais son caractère tend à nous faire penser qu'il est le pendant maléfique de Ben. Une véritable guerre semble donc se profiler entre les deux. Comment? Pourquoi? Je vous laisse le découvrir.
Je vous donne quelques éléments de l'histoire mais celle-ci est bien plus riche que cela. Je m'en voudrais de vous en dévoiler plus car Carnivale c'est un chef d'oeuvre et il faut pouvoir en profiter au maximum.
La qualité déborde tant au niveau de la réalisation, des acteurs, de l'histoire et tout ce qui constitue la série. Même le générique est à lui seul un petit bijou.
Deux saisons vous attendent. La première va soulever de nombreux mystères notemment par rapport aux pouvoirs des protagonistes. La seconde va les résoudre (bien que des éléments de réponses sont donnés en fin de saison 1).
Seul point noir au tableau, la chaîne HBO. Elle a prématurément interrompu la série et laisse donc une fin de saison 2 totalement frustrante d'autant plus que la série est d'une qualité hors du commun. J'avoue avoir signer toutes les pétitions que j'ai pu trouver pour qu'elle revienne. C'est la seule série pour laquelle je l'ai fait. Et je vous parie qu'une fois terminé, vous ferez la même chose.
Malgré ses qualités, il vaut mieux éviter de regarder cette série si vous êtes une âme sensible. Oz se déroule dans une prison haute sécurité où tous les plus grands malades du territoire américain sont réunis. Ajouté à cela un responsable qui tente de mettre en place un système plus humain (plus de libertés) avec les prisonniers et vous obtenez un mélange explosif.
La violence dans Oz est extrême. Mais elle n'est pas gratuite, elle sert l'histoire et la série. L'un des vecteurs est les groupes de communautés. Au sein de la prison, on trouve des néo-nazis, des islamistes, des chrétiens, des latinos, des noirs, etc... Des tensions sont donc à priori inévitables et se traduisent à l'écran par des coups bas plus vicieux les uns que les autres.
Mais au delà de cela, nous trouvons une véritable histoire humaine. Chaque épisode sert à démontrer ou expliciter la nature humaine et ce grâce en particulier à la narration de Augustus Hill. Oz est une série enrichissante et intéressante. On pourrait se dire en première lecture que ce monde n'a rien avoir avec le vrai, et pourtant. La série mais justement l'accent sur certains caractères de la société, à travers l'histoire de ces prisonniers.
Oz c'est un autre chef d'oeuvre servi par Tom Fontana. L'histoire en elle même est captivante et se compose de six saisons. Vous avez encore là de quoi passer de très bon moment devant vôtre télévision.
ABC qui fait de la qualité c'est assez rare pour le souligner. Même si la série souffre de quelques défauts résiduels (des comédiens qui jouent mals, des scènes pas toujours réussitent), globalement la série est excellente et ce surtout de part son histoire. Nous sommes dans le voyage dans le temps et cet élément est complètement maitrisé par la série. Chapeau bas. En fait, il s'agit de l'inspecteur Brett Hopper qui revit sans cesse la même journée, sans savoir pourquoi. Il doit pour en sortir, résoudre une enquête mais surtout rétablir une situation heureuse pour chaque "destin" des personnes impliquées (pour ceux qui ont déjà jouer à Zelda: Majora's Mask, nous avons à quelque chose prêt, le même concept. Dans le jeux video, vous avez un journal avec tous les personnage que vous avez rencontrés. Vous avez jusqu'à trois jours pour résoudre leurs problèmes. Brett c'est un peu pareil, tant qu'il ne les a pas résolus pour chaque personne impliquée dans l'enquête il ne sort pas ou ne modifie pas la boucle temporelle).
Dans Day Break, les détails foisonnent. Et là où c'est fort, c'est qu'ils finissent tous par se recouper à la perfection. De quoi vous mettre sur les fesses à la fin. En plus, le héros reste réaliste. Il réagit de la même façon sensé que n'importe qui d'entre nous aurait dans une situation pareille. Pourquoi? Qu'est ce que c'est que ce délire? Suis je malade? Suis je mort? Ne profiterais je pas de la situation pour faire n'importe quoi puisque toutes les situations sont remises à zéro le matin? Toutes ces possibilités sont explorées par la série avec une maîtrise époustouflante.
Ajouté de l'action, un complot et du soleil floridien et vous obtenez une superbe série d'action.
C'est le chef d'oeuvre du moment et la série en passe de gagner le Smashou's Blog Award de la meilleure série pour la période été/automne. Et, je vous jure, ça en vaut des dollars sur eBay. Regarder cette série c'est comme savourer ce plat que vous préférez tant, qui fond dans vôtre bouche, bouché après bouché.
La série se déroule dans le milieu de la publicité dans les années 60. A la tête d'une agence, Don Draper est l'un des plus talenteux publicitaires de New York. Suivre son travail est déjà fort interessant pour comprendre quelques mécaniques du marketing. Par exemple, promouvoir une marque de cigarette alors qu'elles viennent d'être rendues publiquement nocives pour la santé, en voilà un sacré dilemme.
En plus de cela, Don est beau, élégant, à l'image parfaite. Mais elle finit par se craqueler en mille morceaux au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire et que l'on creuse dans le personnage.
Vivre dans les années 60 ce n'est pas vivre comme à notre époque, Surtout pour une femme. La mysoginie de l'époque les réduisent souvent en objet de ces messieurs. Je ne développe pas plus là dessus pour en garder sous le coude pour mon petit bilan à la fin de la saison dans quelques semaines.
Mad Men est une série intelligente, passionante, diablement bien construite et maitrisée. (Attention, une série intelligente ne signifie pas une série chiante et dur à comprendre. C'est tous le contraire.)
Comment évoquer des chefs d'oeuvres sans en évoquer le Dieu. Et cette éloge n'est qu'un euphémisme. Si je vous dis que cette série a été élue meilleur programme de télévision par The Times, Entertainment Weekly, The Guardian, the Chicago Tribune, Slate, the San Francisco Chronicle and the Philadelphia Daily News, ça calme. Sans oublier tous les articles enflammés que vous pourrez lire ici et là sur cette série.
The Wire c'est la meilleure pour beaucoup de raisons. Et là encore j'en garderais pour le dossier que je mettrais en ligne avant le début de la dernière saison ce printemps. Un dossier parait d'ailleurs bien présomptueux de ma part, je devrais plutot écrire un nanodossier. Parce que The Wire est une oeuvre si riche que je suis sur qu'on pourrait en faire un metier pour l'analyser completement. J'exagere à peine. Des choses à dire sur cette série il y en a.
Tout y est parfait. Les personnages (même les plus secondaires sont interessants), les acteurs (tous plus charismatiques les uns que les autres), l'histoire (à coupler le souffle), la réalisation, la mise en scène. Dans the Wire, la réalité et la fiction ne tiennent qu'à un fil. On y aime tout et on remercie la nature d'avoir inventé David Simon et HBO.
L'histoire de la serie se découpe en cinq saisons. Actuellement nous en sommes à quatre. Chacune d'entre elles aborde un thème différent. Mais chacune d'entre elles est inextricablement liée aux autres.
Gros fil rouge de the Wire: la lutte de la drogue. Nous sommes à Baltimore. Certains quartiers sont enfoncés dans la misère et sont tenus par des puissants barons. The Wire s'inscrit donc à nous présenter la lutte des policier face à cette délinquance, et bien plus encore, tous le schéma des causes et des conséquences de la drogue.
The Wire est une série d'une profondeur extrème où chaque scène fait echo indéniablement aux précédentes comme des dominos qui tombent les uns à la suite des autres. Impressionnant.
Alors je vous voit venir. Vous allez regarder le premier épisode et vous dire; mais qu'est ce qu'il nous a dit? Y a rien d'extraordinaire. Sauf que the Wire est la série qui exploite le mieux son format. Pour prendre toute l'ampleur de la série il faut regarder au moins une saison en entier. Déjà au bout de quatre, cinq épisodes vous allez entrer dans la série et vous n'aurez plus qu'à vous laissez mener.
Cette série est boudée par la France. Seule, la première saison a été diffusée sur Canal Jimmy. Et je suis pas sur qu'on en verra plus. Je vous offre donc le privilège de découvrir ce que la télévision a su faire de mieux pour l'instant. Ne le manquez pas.