Je suis le « malin » de « malin, maligne ». Et j’adore le sport. J’en consomme personnellement et par champions interposés des doses à rendre fou mon ado mollasson. D’ailleurs, en parlant d’ado, quand j’étais petit, j’adorais regarder le Tour de France.
Surtout les étapes de montagne, l’Alpe d’Huez, le Tourmalet… j’aimais lire les rictus de souffrance, décrypter les signes d’une éventuelle défaillance, voir les coureurs zigzaguer sur les lacets de montagne victimes de crise d’hypoglycémie. C’est vrai que j’aime dans le sport une certaine forme de masochisme. Dans le sport j’ai dit, n’allez pas vous imaginer que… je reprends : petit donc, je suis même allé voir plusieurs étapes du Tour dans ma Lorraine natale. J’en ai rapporté plein de photos floues. Et oui, dans les années 80 déjà, les coureurs passaient trop vite pour mon Instamatic Kodak…
30 ans plus tard, tout a changé. J’ai un Canon EOS 350D qui réussit les photos tout seul. Je n’ai plus beaucoup de cheveux, j’ai du mal à me dérouiller le matin quand je me lève. Et surtout. Surtout, je ne regarde plus le Tour de France.
La faute au dopage ?
OUI et NON. Le cyclisme ne me semble pas plus contaminé que tous les sports médiatiques. Et pourtant je demeure « fana » (expression connotée eighties) d’athlétisme (surtout le sprint…), de foot ou de tennis… alors pourquoi un tel désintérêt pour le vélo ?
A cause de la schizophrénie et de la malhonnêteté des médias ? sans doute. C’est lourd d’entendre certains commentaires hypocrites ou faussement provocateurs de spécialistes ou journalistes qui feignent d’ignorer les évidences. 80% du peloton dispose d’une prescription médicale pour cause d’asthme. La moyenne des prescriptions doit être inférieure à 5% pour la population française… Antoine Vayer, ancien entraîneur de l’équipe FESTINA (celle de Richard Virenque), décrit une méthode scientifique pour démontrer l’impact du dopage sur la performance des cyclistes ces dernières années. Elle est fondée sur les watts, la puissance développée à chaque coup de pédale. Voici l’adresse de son site : http://www.cyclisme-dopage.com/index.html. C’est dense, très documenté. Parfois drôle… mais hormis le quotidien LIBERATION qui publie chaque semaine ses chroniques, tout le monde s’en fout.
Les arguments éthiques et moraux ? j’y suis peu sensible. Aucun rapport avec le masochisme mentionné supra ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit. Mais je suis prêt à entendre les votres.
La tricherie ? la rupture d’égalité entre les participants ? il faudrait déjà que tous les sportifs soient égaux, physiologiquement au départ d’une épreuve… qu’est-ce que je dis ??? c’est pas moi, c’est lui. L’ancien champion cycliste belge Eddy Merckx dans une interview récente au journal LE MONDE : « Si j’ai dominé le cyclisme à mon époque, c’est parce que j’avais un don de la nature. J’avais un gros cœur qui pompait plus de huit litres de sang, trois ou quatre litres de plus qu’un être ordinaire. Et puis, des chercheurs de Cologne en Allemagne ont découvert que je secrétais des sucres qui éliminaient l’acide lactique de mes muscles. J’ai un hématocrite naturel de 50, Roger De Vlaeminck est à 52. » Eddy Merckx était donc moins égal que Poulidor au départ du Tour… mas moins égal naturellement ! mais pourquoi ce les différences « naturelles » seraient plus acceptables que les différences « artificielles » susceptibles d’être accessibles à tous et toutes ?
Et puis… et puis rappelons que selon Wikipedia, le dopage est la pratique consistant à absorber des substances ou à utiliser des actes médicaux afin d’augmenter artificiellement ses capacités physiques ou mentales. Nous sommes potentiellement tous et toutes concernés, ami(e)s lecteurs et lectrices.
On en parle dans un prochain billet ?
Crédit photos : www.dustygizmos.com/arcpages/arccameras.htm, http://www.memoire-du-cyclisme.net/palmares/hinault_bernard.php et http://www.treehugger.com/2008/12/07-week/
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