Trois jours après la garden-party présidentielle du 14 juillet, voilà une autre Garden Party qui ne manquera pas de marquer les grands de ce monde. L'avantage, c'est que là-bas vous ne risquez pas de croiser Nicolas Sarkozy, ni Manuel Valls. En revanche, tout le gratin de la musique indé, pop, folk, rock et électro sera là. Elle n'en est qu'à sa quatrième édition et c'est déjà un événement rock des plus attendus : la Garden Nef Party d'Angoulême se tiendra les 17 et 18 juillet à la Ferme des Valettes de la capitale charentaise.
La Garden Nef Party, c'est d'abord l'histoire de l'incroyable ascension d'un festival qui à peine né faisait déjà des ravages. Un génie précoce, une sorte de Mozart de l'événement rock ! Le festival commence doucement en 2006, avec pour son coup d'essai, Placebo en tête d'affiche, et une seule soirée de concert. Mais dès sa deuxième édition, ce sont 17 000 amateurs de rock qui seront séduits par l'affiche qui sur deux soirs rassemble les plus grands noms indés du moment. Outre Muse et LCD Soundsystem, on y trouve Arcade Fire, les Klaxons, Clap your hands say yeah, Cocorosie et les incroyables Animal Collective. Autrement dit, que des révélations qui ont marquées les mois précédents ou vont marquer dès l'année suivante.
2008 : l'année du coup d'éclat
En 2008, il est presque indécent de donner le palmarès. Ce cher Philippe Manoeuvre avait lui même du mal à s'en remettre : « la programmation de la Garden Nef Party ressemble à s'y méprendre à un sommaire de Rock n'Folk ». Quel plus beau compliment pouvait-il faire ? Tout est dit. La liste des noms présents est longue, très longue... et chacun de ces noms est une tête d'affiche à lui tout seul.
Le folk était à l'honneur avec Moriarty, Alela Diane, Adam Green et l'immense révélation Patrick Watson. Côté rock, les bébés rockeuses ont pu tacher leurs bavoirs devant les BB Brunes. Mais c'est bien peu à côté de l'effet qu'ont pu faire The Raconters (le groupe de la nouvelle icône rock Jack White), The Kills, Nada Surf, The Hives, The Do, The Bellrays, Hushpuppies, les jeunes bordelais de Kid Bombardos, les mythiques Brian Jonestown Massacre, et le légendaire Iggy Pop avec ses Stooges. Le tout couronné de la cerise électro, avec Justice et Birdy Nam Nam. Plus de 20 000 personnes étaient là pour en prendre plein les oreilles. Désolé pour ceux qui l'on raté, ça fait évidemment mal au coeur.
Des défis à relever
Forcément, il est difficile de faire mieux pour les éditions suivantes. Dans l'organisation, on en est conscient : « on va essayer de faire autant d'entrées que l'an dernier, mais ça va évidemment être dur de battre le score de Iggy Pop. C'est sûr que c'est plus dur cette année ». Il est vrai que pour tous les organisateurs de concerts, cette année a été un peu plus difficile. Les réservations se font d'ailleurs plus tard : « Si l'on en croit nos collègues, des Eurockéennes et des autres festivals, cette année le public a pris l'habitude de réserver dans les derniers jours ».
La programmation cette année paraît d'ailleurs un peu plus sobre, bien que toujours fourmillante de découvertes indés. D'après le dossier de presse du festival : « Le pari artistique des éditions précédentes de faire l'impasse sur une tête d'affiche taillée pour les stades pour en revanche réunir une belle moisson d'étoiles montantes du rock indépendant, de la pop, du folk et de l'électro, s'est avéré être un choix judicieux ». Un constat qui, s'il ne s'applique pas totalement aux éditions précédentes, les « étoiles montantes » côtoyant tout de même quelques icônes de stade, comme Iggy Pop ou The Cure. En revanche, cette politique de la découverte semble être plus à l'oeuvre cette année.
Dans l'organisation du festival, on explique : « Les grosses têtes d'affiches nous ont permis d'impulser économiquement le festival. Mais proportionnellement, il y avait 20 découvertes pour 2 groupes médiatiques. Aujourd'hui il s'agit d'affirmer plus clairement notre identité, en étant peut-être moins grand public ». Un choix artistique donc, qui peut être également motivé par un souci économique : « On a eu un peu de malchance sur deux ou trois noms qui nous branchaient vraiment. Et puis maintenant on fonctionne dans un système délirant. Comme les artistes vendent moins de disques, ils ont des prétentions plus importantes pour leurs cachets. Du coup, il est difficile de concentrer toutes les dépenses sur un artiste ».
Ainsi, seront présentes presque toutes les découvertes indés à voir cette année. On retrouve tout de même en tête d'affiche, Franz Ferdinand et Gossip. L'électro sera célébré par Vitalic et Etienne de Crecy. Mais aussi au programme Cold War Kids, TV on the Radio, Pheonix, Blood Red Shoes, Ghinzu (qui d'après le descriptif du programme « aligne autant d'entêtantes mélodies taillées pour les stades » !), Stuck in the sound et bien d'autres.
Le meilleur à venir ?
Mais les défis relevés par la Garden Nef Party ne vont pas en rester là. En novembre, après la sortie de leurs deux nouveaux titres téléchargeables, le bruit d'un retour sur scène de Noir Désir à Angoulême pour 2010 avait circulé sur le net à une vitesse inégalée. Jean-Louis Ménanteau, qui organise l'événement, déclarait alors seulement : « tout ce que je peux dire, c'est qu'à partir du moment où ils auront décidé de reprendre la route, je pense qu'ils s'arrêteront à Angoulême ».
ActuaLitté sera évidemment présent vendredi et samedi sur place pour vous faire partager autant que possible cet événement.