Des élections libres et ouvertes mais les nouvelles dispositions électorales inquiètent les observateurs internationaux: Consolider les principes démocratiques en respectant plus strictement les règles
Quelque 140 parlementaires et 570 observateurs de courte durée ont suivi les élections pour le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE (OSCE/BIDDH), l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), le Parlement européen et l'Assemblée parlementaire de l'Otan." Malgré les conditions difficiles, ces élections se sont déroulées d'une manière positive et professionnelle. En se rendant massivement aux urnes, le peuple ukrainien a apporté sa contribution au règlement de la crise politique. La balle est maintenant dans le camp des forces politiques ", a dit Tone Tinsgaard, coordinateur spécial des observateurs d'élections de courte durée et vice-président de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE.
Pour Hanne Severinsen, qui dirigeait la délégation de l'APCE, " les responsables politiques doivent commencer par respecter les règles au lieu de jouer avec elles. Les modifications apportées à la loi électorale pendant la crise politique n'ont pas amélioré un texte qui n'était déjà pas parfait, comme en témoigne le nombre des personnes qui ont été rayées des listes parce qu'elles étaient en voyage. J'ai été néanmoins réconfortée par les efforts faits par les responsables électoraux pour remédier à la situation et garantir les droits des électeurs. Il est temps que les responsables politiques répondent aux attentes de la société et n'agissent pas dans leur seul intérêt politique ".
Adrian Severin, qui dirigeait la délégation du Parlement européen a déclaré : " Nous avons observé qu'au cours de la campagne électorale, la totalité des partis politiques d'Ukraine ont exprimé le vœu de voir leur pays pleinement intégré dans l'Union européenne, et leur intention de contribuer positivement aux relations de l'Europe avec la Russie et de mettre en oeuvre une large réforme constitutionnelle. Pour atteindre ces buts, il faut que toutes les forces politiques ukrainiennes respectent le libre choix du peuple ukrainien et qu'elles forment un gouvernement stable qui respectera le consensus pré-électoral de partage du pouvoir entre la coalition et l'opposition et commencera à mettre en oeuvre une réforme nationale ambitieuse ".
" Les problèmes des listes électorales, dus surtout aux circonstances particulières de cette élection anticipée, nous ont inquiétés mais j'ai été très encouragé par l'ordre et la transparence dans lesquels le scrutin s'est déroulé, " a dit le chef de la délégation de l'Assemblée parlementaire de l'Otan, Jan Petersen.
L'ambassadeur Audrey Glover, chef de la mission de longue durée de l'OSCE/BIDDH a déclaré : " Malgré la confusion causée par les récentes dispositions électorales, on a constaté une volonté politique et des efforts manifestes pour respecter les engagements internationaux dans ces élections. La prochaine étape est de consolider le cadre électoral ".
Si les modifications de la loi - piètre qualité des listes électorales et privation possible du droit de vote des électeurs en voyage à l'étranger après le 1er août - ont suscité des inquiétudes, les observateurs répartis dans toutes les régions d'Ukraine ont signalé que de nombreux électeurs non inscrits sur les listes ont quand même pu voter. Egalement préoccupant : le retrait de dispositions juridiques garantissant l'intégrité du vote à domicile.
La campagne s'est généralement déroulée dans le calme et elle a fait l'objet d'une large couverture assurée par un paysage médiatique pluraliste. On a toutefois relevé des cas de publicité et de campagne politiques occultes par des responsables nationaux et locaux qui n'étaient pas candidats. La commission électorale centrale a bien maîtrisé la plupart des aspects techniques mais son action a parfois été gênée et des décisions retardées par le vote partisan de certains de ses membres. Les femmes restent sous-représentées sur les listes de candidats.