Car enfin, Mesdames, Messieurs, trouvez-vous normal, qu'après vous avoir accompagnés pendant des centaines de kilomètres, après avoir partagé vos joies, vos peines, vos émotions, vos succès, vos échecs, une partie de vous-mêmes en quelque sorte, elles finissent, au mieux, avachies, comme chaussures Kleenex du dimanche, celles qu'on enfile vite fait, en écrasant le talon, pour sortir la poubelle, ou pire, crottées, comme chaussures de jardinage avec lesquelles on bêche, ratisse ou sarcle sans vergogne, les pieds dans la boue et le fumier, ou encore, pire que pire, reléguées au fond d'une caisse, sous des paires de vieilles charentaises trouées, dans l'obscurité d'un placard de bas-étage ?
Non, Mesdames, Messieurs, tout ceci n'est franchement pas acceptable ! Si vous ne pouvez leur offrir une place de choix dans une vitrine, alors, s'il vous plaît, laisser les au moins mourir dans la dignité. Faites leur vos adieux et confiez-les aux services municipaux adéquats qui se chargeront de leur obsèques.
PS (sérieux, pour une fois) : pour ceux qui croient en la métempsychose (la réincarnation de l'âme dans un autre corps), des organismes divers et variés collectent les chaussures usagées encore en bon état apparent, ce qui est le cas de nos runnings dont seul l'amorti est en général endommagé. Vous pouvez trouver leurs coordonnées sur le web et offrir ainsi à vos running une seconde vie.