Quand je ferme les yeux
La nuit avant de sombrer
Montréal siffle autour de moi
Je revois les projos
Au plafond de toutes les stations
De métro j’entends
L’explosion avant le déraillement
Je sens les déplacements d’air
Tous les passagers hurlent
On entend des messages
Dans les haut-parleurs
Nous dirigeant vers les autobus
Qui vont nous conduire
Sous les seringues
Près de la porte du camp
Quand je vais faire le marché
Je me demande dans quelle denrée
Les produits chimiques ont été
Injectés pour réduire ma capacité
À combattre le génocide annoncé
Et en sortant je fais bye-bye
Aux avions qui déversent
Des produits pour détruire
Mon système immunitaire
J’ai de la difficulté à accepter
Que même cela ne m’appartient plus
Dans ma chambre d’hopital
Ou de jolies infirmières
Me font ma piqûre du matin
Quand je marche dans la rue
Je souris à des robots musclés
Des types qui se croient dans une armée
Jugulée aux sédatifs puissants
Si ce n’est les électrochocs fréquents
Qui se trémoussent en zyeutant
Les mirroirs qui me grandissent
Pour éviter que je lise leur vide
D’un coup d »oeil nonchalant
Aux branlettes express
Devant l’Internet pornocratique
Qui elle préfère les humains
Qui ont encore des cheveux
Mais micro-ondes oblige
On ne peut pas tous encore
Réfléchir de la lumière
Quand je remplis mon formulaire
Et que je chie un peu d’impôt
Je signe d’un merci
Au fantôme gouvernant
Qui reçoit ses ordres
D’une boite d’alphabites
En soupirant que le temps
Est venu de se désenfranchiser
Comme un tibia qui casse
Sous un coup de batte.
Allégorie de la Caverne de Platon:
Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ne nous ressemblent-ils pas ? Ils n’ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu’à eux. Des choses et d’eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos.
Que l’un d’entre eux soit libéré de force de ses chaînes et soit accompagné vers la sortie, il sera d’abord cruellement ébloui par une lumière qu’il n’a pas l’habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l’on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S’il persiste, il s’accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n’est qu’en se faisant violence qu’il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d’imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : ne le tueront-ils pas ?