Laurent Wauquiez : Pourquoi voudriez-vous que l'Etat subventionne les entreprises pour les aider à mettre à la porte des salariés quinquagénaires ?

Publié le 14 juillet 2009 par Slovar
Mais tout simplement parce que les entreprises N'EN VEULENT PAS !
Il est étonnant de constater que le gouvernement a des pudeurs de jeunes filles en termes budgétaire exclusivement lorsqu'il évoque le monde salarial !
Chômeur âgé de 54 ans depuis quelques mois, je me démène pour trouver un nouvel emploi sans avoir jusqu'à présent obtenu un seul entretien.
Je vous passe le nombre de candidatures spontanées ou non ainsi que les appels aux réseaux personnels. De tout côté, on est unanime : "C'est la crise"
Sauf que pour ceux qui ont atteint 50 ans et plus, la crise est endémique depuis des années !
Vous me direz que c'est le lot de tous ceux qui passé la cinquantaine et ont connu la fermeture de leur entreprise, et ce sera certainement celui de ceux qui toujours en poste subissent des remarques sur les capacités de "vieux" à s'intégrer dans un monde qui bouge !!!
Il faut se faire une raison comme le disent en "OFF" les conseillers du pôle emploi : "A 46 ou 47 ans, les difficultés sont grandes de ne pas retrouver un poste ... " alors à plus de 50 ...
Comme le dit ma conseillère au pôle emploi : "L'année dernière ont mettait le paquet sur les seniors, cette année, les consignes sont formelles, tout sur les jeunes" au bilan de compétence, on essaye de vous faire positiver : "Prenez patience, la crise est à son pic. Fais donc un petite formation" Une formation, pourquoi pas ! Mais il faudrait que celle-ci puisse également gommer l'âge de celui qui va accepter de se former ...
Le gouvernement par la voix de Laurent Wauquiez l'actuel Secrétaire Secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, auprès de la ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi (et accessoirement surnommé le "surdiplômé de l'UMP" : Il a rédigé un mémoire de maîtrise portant sur Le flambeau des Mille et une nuits et l'Orient des Lumières, 1704-1798 sous la direction de Daniel Rivet de l'université Paris I. Il a appris l'arabe, lors d'un long séjour au Caire. Simultanément, il est rentré à l'Institut d'études politiques de Paris, a passé l'agrégation d'histoire et un Diplôme d'études approfondies (DEA) de droit public. Il est ensuite entré à l'École nationale d'administration) a des réponses toutes faites à ce problème.
Constat :
La France cumule un très faible taux d'activité des seniors - 3 salariés sur 10 entre 55 et 65 ans - et un chômage des jeunes parmi les plus élevés des pays européens. En Suède, le taux d'activité des 55-65 ans est de 7 sur 10, et le chômage des jeunes plus faible. Et quand on met en préretraite un salarié de 57 ans et demi, cela a un effet destructeur sur tous les plus de 50 ans. Cela crée un effet de contagion, une accoutumance ravageuse, entretenant l'idée que les seniors sont la variable d'ajustement de l'emploi."
Mais, Monsieur Wauquiez, adressez-vous aux employeurs qui ont obtenu la disparition de la contribution Delalande (Merci l'UMP) qui concernait les seniors, au fait que celle-ci empêchait les entreprises de les embaucher, car ... les licencier coûtait plus cher ! Et bien maintenant, cela coûte effectivement le même prix aux entreprises qui en contre partie, n'embauchent toujours pas de seniors.
Les salariés "seniors" sont-ils responsables de cette situation et doit-on les laisser au chômage de longue durée ?
Certainement pas. Mais s'ils ne sont que 3 sur 10 à travailler à partir de 54 ans c'est parce que les entreprises N'EN VEULENT PAS ! Alors, puisqu'ils sont discriminés jusqu'à la fin de leur carrière, n'est-il pas préférable d'envisager pour eux des solutions de préretraite progressive ou définitive ?
Solution ?
"ll n'est pas question de financer des préretraites avec de l'argent public. C'est à l'opposé de notre philosophie politique. Pourquoi voudriez-vous que l'Etat subventionne les entreprises pour les aider à mettre à la porte des salariés quinquagénaires ? C'est doublement un geste d'exclusion. D'abord, on signifie aux seniors qu'ils n'ont plus leur place dans l'entreprise. Ensuite, on leur dit : c'est à cause de vous si les jeunes sont au chômage. C'est injuste et inefficace.
Cette pudeur sur l'argent public n'apparaît que lorsqu'il s'agit de salariés ! Lorsqu'il s'est agit de renflouer les banques ou de donner des subsides à des entreprises dont le siège et le foyer fiscal n'est pas en France, étonnament, on a pas entendu Monsieur Wauquiez !
- Pourquoi voudriez-vous que l'Etat subventionne les entreprises pour les aider à mettre à la porte des salariés quinquagénaires ?
Mais Monsieur Wauquiez, les employeurs n'ont pas besoin de l'argent de l'Etat pour licencier des salariés quinquagénaires. Par contre, refiler le mistigri à l'UNEDIC ne vous pose aucun problème !
- D'abord, on signifie aux seniors qu'ils n'ont plus leur place dans l'entreprise. Ensuite, on leur dit : c'est à cause de vous si les jeunes sont au chômage. C'est injuste et inefficace
Parfaitement faux et ridicule. Les postes des seniors ne sont pas promis aux jeunes générations (réduction des effectifs). De plus, lorsqu'on connaît les chiffres de chômages des jeunes, dont votre gouvernement et l'UMP sont responsables depuis 2002, on a envie de vous dire : Les contats, les français sont capables de les faire. Par contre, la mise en place de solutions est toujours en attente !!!
- Tout le monde a sa part de responsabilité. Les politiques, pour qui les préretraites permettent de dégonfler les chiffres du chômage. Les entreprises, qui évitent un conflit social et rajeunissent leur pyramide des âges. Les salariés et leurs représentants, qui préfèrent la cessation d'activité des seniors au chômage des plus jeunes. Mais il faut voir un peu plus loin que la gestion à court terme des restructurations.
Et de proposer : Le tutorat !
Le tutorat est la meilleure illustration de ce que nous voulons. Nous allons porter de 230 à 345 euros par mois pendant six mois l’allocation versée pour assurer la formation des jeunes en alternance, pour les entreprises qui mettront en place le tutorat. C’est près d’un tiers du salaire au niveau du Smic qui sera ainsi pris en charge. Quant aux dépenses liées au tutorat, les entreprises pourront les imputer sur le plan de formation. Tout cela s’inscrit dans les mesures pour l’emploi des seniors que les entreprises vont devoir mettre en œuvre si elles ne veulent pas être soumises à un prélèvement de 1 % sur la masse salariale. - Source Libération
Dérisoire et inutile puisqu'applicable exclusivement aux seniors encore dans l'emploi !
Au fait, pourquoi oubliez vous de préciser, Monsieur Wauquiez que : "En vertu de ce texte, les entreprises d'au moins 50 salariés non couvertes par un accord d'ici au 1er janvier 2010 se verront infliger une amende égale à 1% de leur masse salariale"
Sont donc exclues de de ce prélèvement 97% des entreprises françaises qui comptent moins de 20 salariés ! Nous sommes persuadés que nombre d'entreprises dépassant les 50 salariés utiliseront la filialisation, ce qui leur permettra de répartir les effectifs de façon à ne pas être concernées par le prélèvement de 1% ...
Mais Laurent Wauquiez, ne semble capable de trouver des solutions réservées aux entreprises de grande taille. Pour ce faire, il a récemment fait appel à Vigeo l'agence de notation éthique de Nicole NOTAT l'ex dirigeante de la CFDT.
L’opération "bonnes pratiques seniors" a été lancée en novembre 2008 avec l'Agence européenne de mesure de la responsabilité sociale, Vigeo, et onze entreprises partenaires - Adecco, Areva, Axa, Cofidis, EADS, La Poste, L’Oréal, O2, Siemens, Thales et Vinci - afin d’identifier les actions positives en matière d’emploi des seniors.
Vigeo a détaillé les bonnes pratiques dans huit grands terrains de risques de discrimination : recrutement, rémunération, évolution professionnelle, accès à la formation, conditions de travail, gestion des restructurations et réorganisations. A titre exemple, les bonnes pratiques identifiées dans le domaine du recrutement sont :
* la formalisation par l’entreprise de l’engagement de développer le recrutement de personnes seniors, demandeurs d’emploi ou retraités ;
* la visibilité, en interne et en externe, de l’engagement de l’entreprise contre toute forme de discrimination à l’égard des seniors ;
* la contractualisation des principes et des objectifs de non-discrimination avec les intermédiaires du marché de l’emploi (Pôle emploi, entreprises de travail temporaire…) ;
* la réduction des risques de discrimination dans les processus de recrutement (recours au CV anonyme, collégialité des décisions de sélection…) ;
* la méthode de recrutement par simulation : aptitudes révélées par des tests en coopération avec des intermédiaires du marché de l’emploi ;
* l'Assessment Center : aptitudes révélées par mise en situation dans un centre d’évaluation de l’entreprise ;
* le testing : audit sur les réponses aux candidatures confiées à un organisme interne ;
* le tableaux de bord : sur les recrutements par tranche d’âge, par source d’embauche.
"Ce catalogue va être envoyé aux branches, aux entreprises, aux partenaires sociaux, aux chambres de commerce, etc. Le but est que les plans d'actions des entreprises pour l'emploi des seniors piochent dans cette liste dans trois domaines"
http://www.gouvernement.fr/gouvernement/emploi-des-seniors-un-recueil-de-bonnes-pratiques
En gros, quelques entreprises vont "piocher" dans ce "catalogue de La Redoute" social les autres n'en auront rien à faire ... Nous nous acheminons donc vers des mesurettes cosmétiques qui ressemble étrangement au code AFERP MEDEF sur la rémunération des patrons, dont on connaît le feuilleton (voir Slovar: Le MEDEF est " A la recherche des temps nouveaux " mais juge inopportun de vouloir légiférer sur la rémunération des dirigeants)
C'est formidable, comme ça sent le discours et la solution d'énarque devenu politicien communicant. Mais : Pourquoi voudriez-vous que l'Etat subventionne les entreprises pour les aider à mettre à la porte des salariés quinquagénaires ?
Qu'ils continuent à chercher, puisque maintenant le RSA existe pourrait ajouter Monsieur Wauquiez !!!

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