Magazine Politique
Le Chef de l'Etat entame un nouveau positionnement avec une efficacité qui devrait donner des fruits, voire même creuser un écart redoutable avec ses concurrents directs.
A mi-mandat, le Chef de l'Etat présidentialise sa stature dans des conditions d'une remarquable efficacité.
Il opère un retour sur les fondamentaux du positionnement présidentiel en le modernisant et en gommant les "provocations" du début.
La présidentielle 2012 est peut-être en train de se jouer lors du second semestre 2009.
Nicolas Sarkozy montre qu'il est à ce jour le seul communicant moderne, donc efficace.
Ségolène Royal est empêtrée dans des décisions secondaires qui font resurgir à la surface de la mémoire collective des réactions psychorigides à l'exemple de la sanction de Montebourg en plein sprint présidentiel 2007.
La jeune classe socialiste même la plus talentueuse (Peillon, Valls) peine à faire le pas(en a-t-elle seulement la volonté pour 2012 ?) qui permet de changer de division aux yeux de l'opinion.
Dominique de Villepin aura-t-il la volonté de s'émanciper des contraintes de son cursus et de son entourage de technocrack pour accepter les décisions nécessaires même seulement patinées de "populisme médiatique". C'est encore une inconnue à ce jour sur ce point.
Les Verts n'ont pas de candidat présidentiable et ils ne pourront pas bâtir un score performant sur un candidat qui agirait par procuration de Cohn-Bendit.
François Bayrou devient progressivement trop associé à la "loose". Or l'opinion va du côté des gagnants. S'il ne change pas rapidement cette donnée, elle sera un boulet considérable dans la dernière ligne droite car elle handicapera sa crédibilité. Etre le chouchou ponctuel des sondages, c'est bien. Gagner des élections, c'est encore mieux.
Marine Le Pen va assurer la survie du FN mais il lui faudra du temps pour changer en profondeur le positionnement. 2012 est probablement trop tôt.
A paysage constant, la course s'annonce très inégale.
Le PS engage une polémique sur le reportage de France 5. Elle est pour partie légitime mais sans impact sérieux compte tenu de la période. Pourtant, ce reportage est d'une portée faible face à l'actuelle investigation diffusée sur Canal + au sujet de la crise financière et les décisions de Nicolas Sarkozy.
En avril 2007, la vidéo (voir ci-dessous) sur Human Bomb avait terminé le travail sur le tempérament "nécessaire". Celle à venir sur la "financial bomb" pourrait être d'une portée encore plus redoutable. Il ne s'est pas agi de sauver une classe mais des millions d'épargnants et d'emplois... Bref, presque chacun !
Nicolas Sarkozy est actuellement le seul leader Français à accepter les contraintes de la communication moderne et le "ticket" avec Carla Bruni s'avère d'une performance incontestable car ils occupent tous deux des pouvoirs d'évocations distincts mais complémentaires qui parlent à l'opinion.