Air France ne prétend pas “avoir tout bien fait” et la sécurité de ses vols “a été prise en défaut”, a dit jeudi le président d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta en évoquant les circonstances de l’accident du vol AF 447 entre Rio et Paris le 1er juin.
“La sécurite de nos vols a été prise en défaut, il nous faut comprendre pourquoi. Nous ne prétendons pas avoir tout bien fait”, a dit M. Spinetta, à l’ouverture de l’assemblée générale des actionnaires d’Air France-KLM. “Il faut comprendre ce qui s’est passé, dire la vérité quelle qu’elle soit pour l’entreprise”, a-t-il ajouté, manifestement ému, après une minute de silence en mémoire des 228 victimes du vol Rio-Paris.
Le directeur général d’Air France, Pierre-Henri Gourgeon, assure pour sa part que la compagnie “est sûre” et qu’”il n’y a jamais le moindre arbitrage” en son sein entre sécurité et économie, dans un entretien au Figaro de jeudi.
Le syndicat (minoritaire) de pilotes Alter a par ailleurs distribué des tracts aux actionnaires d’Air France-KLM qui se rendaient à l’assemblée générale jeudi, affirmant qu’”Air France est en danger”. “Air France est la seule compagnie aérienne de ce niveau qui cumule autant d’accidents majeurs (5 en 10 ans, responsables de plus de 300 morts)”, selon ce tract.
“De nouvelles évolutions décidées par la direction d’Air France et impactant le métier de pilote portent en elles les germes d’une nouvelle dégradation de la sécurité des vols”, dénonce Alter, en citant la “baisse de la qualité de la formation des pilotes” et “l’exploitation des avions long-courriers avec des compositions d’équipages de plus en plus réduites”.
AFP