“Sale pute”…c’est le titre de la chanson d’Orelsan qui est au cœur d’une séquence politico-rap doublement comique. Rappel des faits : il y a plus de 2 ans Orelsan ( rappeur de Caen) sort sur internet le clip d’une chanson intitulée ” sale pute”. Les paroles font rapidement polémique ( comprenez buzz) parce que le jeune rappeur évoque de façon crue le ressentiment d’un homme trompée par son amie :
” J’déteste les petites putes genre Paris Hilton les meufs qui sucent des queues de la taille de celle de ”Lexington”
T’es juste bonne à te faire péter le rectum même si tu disais des trucs intelligents t’aurais l’air conne
Poupée je t’aimais mais tu m’as trompé
Tu m’as trompé tu l’as pompé, tu es juste une sale pute
Une sale pute une sale pute une sale pute une sale pute”
Ces extraits des paroles de la chanson peuvent choquer. C’est le point de départ de ce nouvel épisode Orelsan. Programmé au festival des Francofolies, sa participation est annulée par la direction. Motif : il semble que Segolène Royal ( présidente de la région Poitou Charentes où se tient le festival ) ait fait du chantage à la subvention. Si Orelsan chante, la région ne verse plus de subventions.
Premier épisode comique : des membres du gouvernement Sarkozy s’insurgent contre ce déni flagrant de la liberté d’expression en général et des artistes en particulier. La droite habituée à stigmatiser le rap comme une musique violente qui attaque trop souvent l’autorité publique ( comprenez la police) se met tout à coup à défendre Orelsan.
Derrière cet hypocrite plaidoyer en faveur de la liberté d’expression, on aura compris que la droite jette un pavé dans le jardin de Ségolène Royal et continue de vouloir s’attirer les bonnes grâces des artistes français ( après Hadopi) réputés le plus souvent de gauche.
Deuxième épisode comique : interrogée sur la polémique ou le buzz Orelsan, Fadela Amara rappelle également son attachement à la liberté d’expression et nous pond l’idée du siècle : réunir les rappeurs afin de discuter avec eux des problématiques liées au contenu de leurs chansons.
Étrange proposition : comme si les rappeurs étaient un syndicat, un interlocuteur social qui comme la CGT ou la CFDT viendrait négocier dans les ministères. Fadela Amara imagine donc une procession de rappeurs venant discuter lyrics dans les bureaux du ministère du logement et de la ville.
Certains le feront peut-être. Mais ce rap électoral ou clientèliste ne représente que lui-même et tout le monde sait qu’un artiste qui flirte avec un gouvernement est très vite grillé.