Je n’ai jamais vu ça nulle part ailleurs ! Une ville complètement dévolue, consacrée et conquise à la cause de la photo durant deux mois et demi, quel bonheur ! Tous les lieux publics et culturels, les commerces de toutes sortes, les restaurants, les hôtels et les édifices religieux donnent l’hospitalité à la photo pour supplier le nombre limité des galeries d’art et autres endroits dévolus à ce genre d'événement qui manquent cruellement à l’appel. Résultat : le nombre d’exposants déborde à un tel point que nombreux sont les artistes « amateurs » à se contenter des murs de la rue, un pseudo « anonymat » qui ne passe pas inaperçu.
En 48 heures, je n’ai pu tout voir. Juste une vingtaine d’expositions sur un total de 66. C’est peu ! Ce n’est pas suffisant mais c’est assez pour être transporté, enivré, marqué, ébloui, intrigué par ce spectacle qui régale les yeux, éveille les sens, titille la réflexion et impose le débat. Peut-on tout montrer sans prendre la précaution de prévenir et de limiter l’âge des visiteurs pour l’accès à certaines expositions? Doit-on tout expliquer pour comprendre la démarche des exposants ? Ce n’est pas toujours évident. Des fois, il faut faire preuve d’intelligence et de dépassement intellectuel pour assimiler le message que veut nous livrer l’artiste-photographe.
Pendant ces 48 heures, j’en ai vu de toutes les couleurs. Des images fortes, des photos insignifiantes, des flous, des photos choquantes, d’autres incomplètes et partielles… mais aussi le contraire : des photos léchées, impeccables, propres et nettes, des hommages rendus à de grands noms de la photo, des découvertes d’amateurs qui viennent présenter leurs premiers pas, leurs balbutiements… La ville d’Arles est envahie actuellement par une escouade de chasseurs d’images qui se promènent armés de leurs artilleries lourdes (des reflex, des bridges, des zooms et des trépieds) ou légères (des compacts) prêts à dégainer à la première occasion.
Après une première semaine marquée par des projections, débats publics, séminaires, dédicaces à la chaîne et remises de prix, les Rencontres d’Arles vont se poursuivre jusqu’au 13 septembre, le temps de se remettre de ses émotions et d’y revenir pour déguster le reste des expositions loin du tumulte de la semaine officielle.
-Le site officiel :http://www.rencontres-arles.com
-Photographes exposés, liste subjective et limitée : Willy Ronis, Lucien Clergue, Elger Esser, Roni Horn, David Armstrong, Marina Berio, Jean-Christian Bourcart, Antoine D'Agata, Christine Fenzl, Jim Goldberg, Leigh Ledare, Boris MikhailovJack Pierson...
-Des hôtels de charme à prix déraisonnables : Jules César et Nord Pinus
-Restaurants sympas : La bohème et Le Comptoir
-La spécialité de la ville : le taureau décliné à toutes les sauces
Divers :
Le Ministre de la culture Français, Frédéric Mittérand est revenu ce week-end à Arles 20 ans après pour annoncer son souhait de créer « Un grand centre patrimonial de la photographie à Arles et pour décorer une mécène et grande collectionneuse Mme Maya Hoffman de l’insigne du Chevalier des Arts et des Lettres.
Conseiller administratif responsable du Département de l'environnement entre autre chasseur d'affiches sauvages: en rapport avec cette rubrique, les liens suivants:Affiches sauvages, Genève, n'est pas une poubelle, Pierre Maudet, j'adore!, Maudet et Longchamps ouvrent le bal électorel et Sécu-municipaux-cop!, Maudet aux Pâquis!
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A Arles, ce n’est pas seulement la photo qui fait l'événement. Du 13 au 19 juillet la musique du sud partagera le haut de l’affiche avec la photo. Le concert de Cesaria Evora qui clôturera ce Festival aura lieu à guichets fermés.
Et demain est un autre jour!