30 professeurs des écoles non titularisés pour avoir critiqué les réformes

Trente professeurs des écoles en fin de stage à l'IUFM de Toulouse risquent de voir leur titularisation refusée en raison d'un document critiquant la réforme Darcos, avait révélé Libération vendredi. Leur processus de titularisation a en effet été suspendu.

Selon Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp, un travail écrit par ces stagiaires s'est retrouvé dans leur dossier d'examen, à l'issue « d'une séance de plusieurs jours réunissant des professeurs des écoles, de collège et de lycée, et au cours de laquelle a été faite une analyse des réformes en cours ». Les 30 professeurs concernés auraient rendu des travaux portant une analyse critique sur les réformes engagées par Xavier Darcos. Ces travaux n'avaient qu'une vocation interne de réflexion. C'est pourquoi le secrétaire général de SNUipp demande « que le devoir incriminé, qui n'était pas conçu dans le cadre des épreuves de l'examen, soit retiré du dossier et qu'il n'en soit pas tenu compte dans la validation ».
L'examen passé par les stagiaires permet de vérifier « qu'ils ont acquis les compétences qui permettent d'enseigner à la rentrée prochaine, et il est bien évident qu'un texte sur l'analyse de telle ou telle réforme fait partie de la liberté individuelle de tout citoyen et ne doit pas faire partie des pièces d'un examen », a par ailleurs noté Gilles Moindrot.
D'après Libération, « aucun texte n'indique nulle part que le compte rendu de cette semaine commune doive être pris en compte dans l'évaluation finale des stagiaires (...) C'est lorsque ces textes sont tombés sous l'oeil d'une inspectrice générale, membre des cabinets de Xavier Darcos puis de Luc Châtel, que l'affaire a tourné vinaigre ».
Après les affaires du lycéen « bloqueur » et des professeurs « désobéissants », voilà en un signe démontrant qu'il ne fait plus bon avoir l'esprit critique dans l'Éducation nationale.