Trève de flagornerie. Des artistes du quotidien et du rien, j'en ai vu beaucoup hier dans le film réjouissant de Bruno Podalydès, Bancs publics. La distribution est incroyable, mais aucun rôle ne domine, et je trouve ça audacieux de désacraliser Deneuve en cliente de Brico Dream (ou Brico Dram, c'est selon les caprices du néon…). En affichant sa sinistre banderole "Homme seul" sous sa fenêtre, le héros du film mobilise une pléïade de personnages attachants, qui se croisent et se toisent. Tantôt au square, tantôt au bureau ou chez les bricolos. Un pur bonheur qui aurait enthousiasmé Tati (eh oui, encore une filiation évidente !).
Bon, va falloir que je vous laisse. J'ai pas beaucoup de matos dans mon duplex, mais j'ai un marteau, un marqueur, du tissu et des pointes. Juste de quoi suspendre à ma gouttière remplie d'eau de pluie : "Femme seule qui entend bien le rester".
Photo : Hier, pour la dernière soirée du festival Terres du son, Abd Al Malik, lui, n'a pas volé son heure de gloire. Ni star, ni imposteur. Juste un artiste sincère et philosophe.