Octobre rouge, ou Big Brother revient
Philip Pullman estime que cette idée est simplement « scandaleuse, humiliante et dégradante ». Une hérésie, même puisque ce projet ressemble à celui d'interdire la « promotion » de l'homosexualité dans les établissements, et qui figure dans un texte de loi.
Pour le romancier, on navigue en plein délire, mêlé d'angoisses sexuelles et calcul politique inhumain. « Quand vous vous rendez dans une école comme auteur ou illustrateur, vous parlez à une classe tout entière, ou tout un établissement. Comment donc - comment diable ! - quiconque pourrait commettre un viol ou une agression d'enfants dans ces conditions ? »
Un tampon Apte à se rendre en classe
Et d'ajouter que jamais un écrivain ne se retrouve seul avec une classe « sauf s'il s'agit d'une escroquerie contre le fisc ». Bien entendu, lui-même refuse catégoriquement de se soumettre à un tel processus de validation. Même son de cloche chez Anne Fine : toutes les personnes qui travaillent avec des enfants ne peuvent pas être automatiquement classées dans la catégorie pédophile potentiel, estime-t-elle.
Les déplacements de Pullman dans des établissements sont nombreux et l'on sait à quel point il s'est toujours impliqué dans la défense des bibliothèques scolaires autant que pour les droits des enfants. Une législation sur ce point n'aurait d'ailleurs que des effets contraires à plus long terme, point de vue que partagent d'autres auteurs jeunesse. En l'état le projet de loi est imbécile, d'autant qu'il se trouve toujours au moins un enseignant durant ces rencontres.
Taxe et rémunération
Or petit plus dans la balance, les auteurs auraient à payer 64 £ pour être validés par l'organisme. Une sorte d'AOC pour que les auteurs continuent de pouvoir intervenir dans les établissements, chose qui participe également de leur rémunération. Mais avec les économies faites, on achèterait peut-être plus de livres, s'interroge une auteure ?
On saisit alors mieux l'intérêt des uns et des autres. Autant que les enjeux derrière ce texte de loi.