Il y a encore quelques années, disons une petite dizaine, les tubes saisonniers refoulaient le monoï et les cocktails fruités. Caissiers de la brise océane et téléopérateurs de la relation one-shot camping (à l’époque, on montait autre chose que sa tente en deux secondes) faisaient leurs classes à coups de marteau numérique derrière les nuques bronzées.
Simple exemple, à l’été 2001 les deux asiatiques d’Ofasia sortent du fantasme inavoué de l’oncle Dédé et le poussent à aborder la nymphette mineure qui trémousse son bikini au bar du Canard Sauvage. Tante Monique désapprouve, et ce soir ce sera ceinture pour André, en plus de la biafine sur les épaules. Qu’importe, à la table d’à côté, mes 11 ans et moi avalons une dernière rasade de soda tropical et hésitons à propos de la suite du programme, piscine ou raquettes.
Bien des mélanges ont été expérimentés pour divertir juilletistes et aoutiens. Aérospatiale et Makina roumaine avait été le plus folklorique et exaspérant. Jusqu’à cette année. En 2009, les trois suédois de Miike Snow tentent de brouiller les cartes (météo) et apportent leur doudoune au Cap d’Agde. C’est à coup d’après-ski en moumoute vert-gluant que Miike Snow piétine les tubes d’écran total. C’en est fini du mauvais goût assumé qui fait chasser les nuages. Animal conjugue la dance tractopelle coutumière à la pop dameuse de Fool’s Garden, et la déprime de location s’invite dès le mois de juin. Le fantôme robotisé de Supertramp semble bien décidé à pourrir cet été, et les suivants. Il suffit d’écouter Burial pour avoir envie d’enterrer ces compatriotes d’Herman Düne sous une montagne de neige éternelle.
En la jouant bonhommes de neige au solstice d’été, Miike Snow fait regretter février dernier, lorsqu’on ne les connaissait pas encore. Si personne ne part en vacances cet été, ce ne sera pas à cause de la crise…
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble