Quand la moutarde monte à la bouche !

Pour bien réussir un repas, l’accompagnement est aussi important que le plat en lui-même. Un bonne recette de viande ou de poisson peut par exemple s’avérer bien fade sans une petite moutarde.

Nul besoin de venir de Dijon pour apprécier comme il se doit la moutarde ! D’ailleurs ce ne sont pas les Dijonnais qui l’ont découvert mais les égyptiens qui cherchèrent en premiers un moyen de rehausser le goût de leurs viandes. Des graines de moutarde étaient aussi déposées en offrande dans les tombeaux et mastabas. Il y a trois mille ans, les Chinois eux aussi en cultivaient déjà plusieurs espèces.

En France, c’est à Charlemagne que la moutarde doit beaucoup. Celui-ci recommanda en effet de la cultiver dans tous ses états généraux ainsi que dans les jardins bordant les monastères près de Paris.

Il faut attendre cependant bien plus tard pour que sa fabrication soit réglementée (1390). Pour bien mettre en avant son côté piquant, les marchands ambulants la surnommèrent ” saulces et épices d’enfer ” !

La moutarde atteint son apogée à la Renaissance, où elle devient vite indispensable aux banquets, Rabelais en parle d’ailleurs, plus d’une fois ! En effet, grâce à ses propriétés digestives et antiseptiques la moutarde a du aider bien de grands mangeurs à digérer ! D’ailleurs la moutarde revêt bien des vertus. A titre d’exemple, il est reconnu qu’elle aide à fortifier la tête, la gorge, les yeux ainsi que tous les sens. Elle soigne aussi les affections de l’estomac et dissout les calculs.

Avec toutes ses vertus et son goût incomparable, il n’est pas étonnant que la moutarde semble aujourd’hui incontournable dans toutes les cuisines de France. En plus d’accompagner certains plats pour rehausser le goût, elle sert aussi notamment à la préparation de sauces, vinaigrettes ou mayonnaises.

La moutarde est entrée dans notre cuisine mais aussi dans notre langage et laisse place à de bien belles expressions :

• La moutarde lui monte au nez
• Une salade sans moutarde est comme une jolie femme sans esprit.
• La moutarde est à l’estomac ce que la cravache est au cheval de course : il faut que le gastronome en use comme le cavalier, avec mesure et discernement.
• La moutarde est comme les affaires, on en brasse beaucoup mais on en fait peu de bonnes.