Télétravail, téléjetable ?

Publié le 13 juillet 2009 par Chroneric

Le télétravail est-il inéluctable ? Alors que des pays européens ont franchi le pas depuis plusieurs années, notamment en Scandinavie, la France peine à garder ses salariés chez eux. Enfin, ce serait peut-être plus juste de dire que ce sont les employeurs qui ont du mal à inciter leurs collaborateurs à travailler à domicile. Le concept a pourtant de nombreux atouts. Moins de bureaux à occuper, moins de déplacements, garder ses enfants en cas de grèves, plus besoin de descendre pour fumer, etc. Les entreprises y verraient un intérêt économique substantiel en matière de location, de primes de transports ou d'impôts locaux.

Mais le grenelle de l'environnement est passé par là et devrait accélérer le retard pris dans l'hexagone. Le ministère a même pris des mesures pour inciter petit à petit les entreprises à préférer ce mode de fonctionnement. Car, mine de rien, des millions de salariés chez eux c'est moins de temps de transport quotidien et donc moins de pollution. Car même si le transport en commun a du succès, il n'en reste pas moins qu'il y a encore beaucoup de voitures occupées par une seule personne et que les déplacements en heure de pointe c'est la galère.

Comme je l'ai dit précédemment, les entreprises y trouveraient leur compte, notamment en matière d'immobilier. Si moins de personnes ont à se déplacer, il y a donc moins de locaux professionnels à occuper et donc moins de loyer ou de taxes foncières à s'acquitter. Nous pourrions extrapoler sur la construction de bureaux. Au lieu de construire toujours et encore des immeubles ou des tours entières de bureaux, les promoteurs pourraient glisser vers la construction de logements, qui manquent cruellement encore sur notre territoire. Les communes pourraient ainsi atteindre leur quota de logements sociaux par la même occasion.

Finalement, tout le monde y trouverait un avantage. Mais, comme tout bouleversement, cela ne pourra pas se faire soudainement. C'est pour cela que le gouvernement pourrait proposer de pratiquer le télétravail, par exemple, un jour par semaine pour commencer. Petit à petit, il faut habituer les forces vives de la Nation à ce mode écologique et économique du travail pour arriver à le pratiquer tous les jours ou presque. Vous allez me dire "et pour les réunions ?". Eh bien, je vous répondrais qu'avec les technologies du XXIème siècle, rien ne s'y oppose : visioconférence, téléconférence, cyberconférence. Il existe toute une panoplie d'outils.

Alors, qu'est-ce qui nous retient ? La peur d'être loin de ses collègues et de son chef bien aimé qui nous stresse ? "Loin des yeux, loin du cœur" comme on le dit si souvent. Et pour les pots d'arrivées ou de départs, les anniversaires, les fêtes, et j'en passe et des meilleurs, on s'envoie une carte électronique et on boit son petit jus d'orange tout seul dans son coin ? A moins que les salariés, en ces temps de crise, aient peur d'être vite oubliés et de faire partie des vagues de licenciements. La mode du zapping ou du jetable n'a jamais été aussi forte ces derniers mois. Alors, en étant loin de tout, sommes-nous en danger d'oubli ?

Avec le télétravail, les fermetures d'entreprise ne consisteraient plus qu'à un débranchement de câbles téléphoniques tellement facile que même une blonde pourrait le faire rien qu'en se prenant les pieds dans les fils…