En quelques semaines, Sylvie Cancelloni a réussi à donner une nouvelle dimension à l'opposition putéolienne. Elle est ainsi passée sans difficulté de l'opposition systématique à l'opposition imbécile. Alors que son bilan d'opposante est peu flatteur, elle investit le terrain de la communication pour faire oublier la vacuité de son action politique.
Un flot de critiques sans fondement sérieux
Tout a commencé lors de la camapgne pour les élections européennes, lorsqu'elle n'a trouvé comme seule réponse à une vidéo dans laquelle Joëlle Ceccaldi-Raynaud évoquait, à travers la journée de Monsieur Martin, l''importance de l'Union européenne dans notre quotidien que de railler sur "l'idylle cachée de Joëlle Ceccaldi-Raynaud avec ce Monsieur Martin.Une semaine à peine après le revers électoral du MoDem aux européennes, elle rebondit dans la critique de la majorité municipale, à l'occasion de la fête des associations. L'animation brésilienne, en écho à l'année de la France au Brésil, n'a pas eu l'heur de lui plaire : "Le Brésil est même venu nous faire une visite, au son des tam tams et sous les voiles des danseuses. Pourquoi pas ? Un peu de folklore ne nuit pas, même si le défilé animé des croupes et des ventres au milieu des tentes donnait une tonalité un peu incongrue, décalée, au climat bon enfant de cette fête des familles." écrit-elle sur son blog. "Cachez donc ce sein que je ne saurais voir !", semble-t-elle nous dire, en s'érigeant en gardienne des bonnes moeurs, soucieuse de protéger les familles putéoliennes. Une position qui témoigne d'un conservatrisme dépassé qui cadre mal avec son alliance avec Christophe Grébert et Bruno Lelièvre.
Sylvie Cancelloni au secours de la famille ?
Sa croisade pour la défense des familles putéoliennes ne s'arrête d'ailleurs pas là. Elle saisitra trois semaines plus tard l'opportunité d'une délibération du Conseil municipal du 3 juillet autorisant le principe d'une délégation de service public pour une crèche pour déclarer la famille en péril face à une municipalité qui entend faire des économies sur le dos des enfants : " Le groupe "Alternance Puteaux", qui réunit les élus MoDem et Verts, a voté CONTRE cette privatisation et défend le service communal de la petite enfance (...) Une délégation de service public pour les crèches et lieux d’accueil pour les enfants me parait par excellence la fausse bonne idée, qui consiste à introduire un paramètre de gestion là où il ne peut être question que ce soit le raisonnement premier", écrit-elle sur son blog. C'est un point de vue. Mais le problème, c'est que Puteaux Ensemble, la liste sur laquelle elle a été élue, envisageait la mise en place de crèches privées, Christophe Grébert estimant que cela prenait un an de moins à ouvrir qu'un crèche publique. Opposition de circonstance.La défense des familles putéoliennes par Sylvie Cancelloni est toutefois à géométrie variable. Pas un commentaire sur l'obtention par la ville de Puteaux du prix "Ville amie des enfants" décerné par l'Unicef le 4 juillet. Et quand le maire assume ses responsabilités politiques et décide d'aller aux Etats-Unis s'assurer de la prise en charge dans les hopitaux privés américains des jeunes putéoliens qui partent cet été aux Etats-Unis, en cas de contamination par le virus H1N1 de la grippe A, Sylvie Cancelloni nous offre un nouveau concert de railleries "Bon, elle n’est ni médecin, ni infirmière, ni pharmacienne. Mais nul doute que sa notoriété aux Etats-Unis saura accélérer les prises en charge au cas où la rencontre avec le virus se produirait. Nul doute non plus que les parents seront rassurés. Que sont donc quelques milliers d’euros par rapport à cet héroïque sursaut ! Une question posée en Conseil est cependant restée sans réponse : le photographe qui l'accompagne partout sera-t-il aussi du voyage ?" Ne serait-elle pourtant pas la première, avec Christophe Grébert, à mettre en cause la responsabilité politique du Maire si un incident survenait durant ce séjour ? Il est vrai qu'Alternance Puteaux est opposée aux voyages lointains (Brésil, Etats-Unis...). Bruno Lelièvre (verts) n'a-t-il pas suggéré lors d'un conseil municipal de plutôt valoriser la découverte des régions françaises ? (Probablement pour réduire le bilan carbonne de ces voyages). Quant-à Sylvie Cancelloni, à l'heure de la mondialisation, elle préfère que les enfants et adolescents de Puteaux participent à des voyages à vocation culturelle, pédagogique et linguistique dans les pays européens voisins. Après tout, pourquoi ne pas réserver ces voyages lointains aux seuls privilégiés qui peuvent se les offrir à plein tarif ? C'est sûrement cela, la conception sociale d'Alternance Puteaux.
Trop de social à Puteaux, selon Sylvie Cancelloni
Au Centre Communal d'Action Sociale (CCAS), dont elle est administratrice, l'action de Sylvie Cancelloni n'est pas plus brillante qu'au Conseil municipal. Ainsi, après avoir critiqué, en cette année de crise, l'augmentation de 11,1% de la subvention du CCAS (5,2 millions d'euros), elle ne siège pas à la réunion du Conseil d'administration du CCAS qui décide du budget ! Son opposition se fonde sur une comparaison budgétaire avec d'autres villes des Hauts-de-Seine : Montrouge, pour une population équivalente à celle de Puteaux, accorde une subvention de 1 million d'euros seulement, alors qu'Asnières et Courbevoie, pour une population double de la nôtre, accordent respectivement 1,5 et 2 millions d'euros de subvention à leur CCAS. "Est-ce fait avec discernement et sens de la mesure ?
C’est le point faible de notre bonne ville qui, même dans la
solidarité, choisit toujours la voie de l’ »excellence superlative »
sur la finalité de laquelle on peut s’interroger.", nous confie pour seule réflexion l'élue MoDem qui réclamait davantage de solidarité lors des élections municipales. Les dépenses d'action sociale font-elles partie des dépenses "futiles" dénoncées par Alternance Puteaux ? Que les élus MoDem et Verts au Conseil municipal nous disent alors clairement si leur programme est de réduire les dépenses sociales de la ville !Alternance Puteaux : pour une gestion de "boutiquiers"
En l'absence de vision politique et de projet pour la ville, les élus MoDem et Verts d'Alternance Puteaux ont une seule obsession : réduire les dépenses. Mais pour quoi faire ? Puisqu'ils ne disent jamais comment ils emploieraient les deniers publics. Peut-être ne savent-ils pas qu'un budget municipal a pour obligation d'être présenté à l'équilibre en recettes et en dépenses ? Veulent-ils baisser les impôts ? Si oui, il faut le dire clairement, préciser de combien et préciser les dépenses qui seraient supprimées. Veulent-ils privilégier les dépenses "utiles" ? Si oui, qu'ils nous disent lesquelles. On sait déjà que ce ne sera pas sur l'action sociale, ni sur l'embellissement de notre ville (dont les dépenses sont régulièrement qualifiées de gaspillages). Alors où ? Les Putéoliens devraient leur demander des comptes et des engagements, car, avec eux, ils ont du souci à se faire.De fait, il manque à Sylvie Cancelloni, Christophe Grébert et Bruno Lelièvre cette dimension humaine et cette chaleur qui créent le lien entre les élus locaux et la population. Ils n'ont qu'une vision "boutiquière" de la gestion municipale et confondent trop souvent les ordres de grandeur d'un budget de 251 millions d'euros, avec ceux de leurs budgets personnels. En témoignent les incessantes critiques des dépenses de la Ville, auxquelles Sylvie Cancelloni consacre un nouveau billet sur son blog le 9 juillet.
Les contradictions d'Alternance Puteaux (MoDem - Verts)
Ils se revendiquent écolos, avec la présence d'un élu Vert dans leur groupe, et plus que jamais depuis le résultat de la liste de Daniel Cohn-Bendit aux élections européennes, mais Sylvie Cancelloni critique les dépenses pour la création et l'entretien des espaces verts "Plus d’1 million d’euros d’achats de végétaux. Presque 2 millions et demi pour l’entretien des espaces verts. (...) 7700.000 pour la création de celui des Camélias et de ses délirantes statues romaines." Elle compare sûrement avec le coût du jardin de son chalet à la montagne ou celui des fleurs de son balcon au 34e étage du France.Puteaux Ensemble voulait faire de Puteaux une "ville qui bouge" et "développer la culture pour tous", mais aucune des dépenses culturelles ne trouve grâce aux yeux de Sylvie Cancelloni : "L’exposition sur Obama, qui consistait à reproduire les photos des pages magazines : 20.000 euros. 60.000 euros pour l’exposition « Or des Incas », présentée cet hiver à Paris. 7.000 pour les danseuses brésiliennes, dégoulinantes de sueur, le jour de la fête des associations." et "700 000 euros de dépenses par an pour les spectacles". Au passage, elle nous gratifie de ses jugements de valeurs : "les danseuses brésiliennes dégoulinantes de sueur", "4.000 euros pour l’acquisition d’une toile (extrêmement vilaine) du frère de Roberto Alagna". Revendiquerait-elle le titre d'arbitre du bon goût et des élégances ? En quoi son goût serait-il meilleur que celui du maire ? Les Putéoliens partagent-ils sa conception de l'esthétisme ? Peu lui importe... seule compte l'opposition.
Question de survie au sein du MoDem
Alors pourquoi Sylvie Cancelloni se lance-t-elle, en plein coeur de l'été, dans cette course à l'opposition systématique ? Pourquoi enfile-t-elle les habits et adopte-t-elle le ton rocailleux d'un populisme davantage emprunt aux discours des partis situés aux extrême de l'échiquier politique, qu'à la démocratie chrétienne dont elle est issue ?... Peut-etre parce-que son discours ne s'adresse finalement pas aux Putéoliens, dont elle n'a que faire, mais aux instances nationales du MoDem.Ce que beaucoup ignorent, c'est que Sylvie Cancelloni doit livrer un combat pour sa survie politique au sein de son parti. Christophe Grébert agace de plus en plus les instances nationales du MoDem auxquelles elle l'a imposé au moment des municipales. François Bayrou n'a pas digéré les critiques du blogueur citoyen lors du départ de Quitterie Delmas et son harcèlement pour obtenir une place sur la liste MoDem aux élections européennes en a agacé plus d'un.
Le clan sur lequel Sylvie Cancelloni s'est appuyé depuis un an et qui prétendait prendre le pouvoir dans les Hauts-de-Seine pour défier le président de la République est désormais très affaibli. Leur tentative de conquête de la présidence départementale a avorté. Ils ont à peine réuni un tiers des voix aux élections internes. De mêmes, leurs manipulations pour prendre le pouvoir au sein de la section locale de Puteaux s'est soldée par un cuisant échec, malgré leurs efforts pour épurer les listes électorales. Dans cette affaire, la couverture d'une fausse déclaration de domicile du candidat qu'ils ont soutenu, qui n'a plus aucun lien avec Puteaux puisqu'il habite désormais Nanterre et y est inscrit sur les listes électorales ne manquera pas de la mettre en difficulté dans les semaines qui viennent. Pierre Creuzet, le chef de file du MoDem à Nanterre, membre clé du clan, a du faire face à la sécession de deux élus de sa liste et le député européen Bernard Lehideux, chef de cabinet de François Bayrou, n'a pas retrouvé son siège, compte tenu de la claque adressée par les électeurs au parti Orange le 7 juin dernier. Quant au sénateur Denis Badré, également maire de Ville d'Avray, il pense désormais à sauver son siège aux prochaines élections sénatoriales dans un contexte politique de moins en moins favorable.
Il y a fort à parier que la section locale du MoDem, qui ne se reconnait pas dans les positions prises, sans concertation, par les 2 élus MoDem lors du dernier Conseil municipal ne manquera pas d'essayer de remettre de l'ordre dans la maison MoDem à l'approche des élections régionales. Christophe Grébert, qui, en moins d'un an, a adopté 3 étiquettes différentes (socialiste, citoyenne, MoDem) ne se fait pas trop de souci. Il n'est pas à retournement de veste près et, par opportunisme, il convoite déjà les 19% des Verts à Puteaux. La prise de pouvoir au sein d'une section locale des Verts qui se résume à un seul militant, membre de son groupe au Conseil municipal, ne devrait pas être trop difficile. Il y pense déjà, et pas seulement en se rasant. En revanche, que deviendrait Sylvie Cancelloni si le MoDem lui indiquait la porte de la sortie ? Pour éviter d'en arriver là, elle cherhce à s'imposer comme l'opposante n°1 à Joëlle Ceccaldi et à la majorité UMP. Un argument qui pourrait peser dans la décision des instances nationales du parti, qui compte peu d'élus. Christophe Grébert, qui voit désormais son avenir en vert, ne lui dispute même pas le titre et lui renvoie l'ascenceur en faisant largement l'écho de ses billets sur son blog MonPuteaux.com. Histoire de conserver de bonnes relations... pour une nouvelle alliance ?
Et les Putéoliens, dans tout ça ? Au cas, où vous auriez encore un doute... ce n'est pas la question !