L’ennuyeux avec Calder, c’est qu’il faut attendre sa rencontre avec Mondrian en 1930 pour qu’il commence à développer une véritable dimension artistique. Ce qu’il fait auparavant - et qui représente les trois quarts de l’exposition au Centre Pompidou (jusqu’au 20 juillet) - est inventif, charmant, amusant, mais pas beaucoup plus. Ces petits bonshommes et ces jolis animaux en fil de fer n’ont pas révolutionné l’art. C’est à partir du moment où, au grand dam de Mondrian, il veut mettre sa peinture en mouvement, que Calder défriche vraiment de nouveaux territoires.
Seules les deux dernières salles de l’exposition au 6ème étage valent donc le déplacement et on y voit des pièces superbes, en particulier Object with Red Ball. Elles sont heureusement fort peu fréquentées alors que les quatre premières salles, comme l’espace ‘ludique’ dans le Musée même, sont peuplés d’une foule de badauds s’extasiant sur vache en fil de fer, acrobates et portrait de Kiki de la même veine.