Carnaval en Guyane

Publié le 12 juillet 2009 par Argoul

C’est un des évènements majeurs en Guyane. Il est fixé par les fêtes religieuses. Il a lieu entre l’Epiphanie, début janvier, et le Mercredi des Cendres, marquant le début du Carême. Cette manifestation appartient à la culture créole. Si aujourd’hui les communautés métropolitaines, brésiliennes et chinoises y participent, lors de la colonisation, il était interdit aux esclaves. Seuls les colons le pratiquaient. Toutefois, lors de fêtes clandestines, les esclaves bravaient l’interdit, ils y trouvaient un soupçon de liberté et tournaient en dérision les colons.

Le déroulement du carnaval :

Le dimanche gras : le jour de la plus grande parade, celui du  concours pour les prix.

Le lundi gras : les mariages burlesques, les hommes se déguisent en mariées et les femmes en mariés.

Le mardi gras : le jour des diab rouj (diables rouges).

Le mercredi des Cendres : les participants sont vêtus de noir et blanc. Ils enterrent Vaval, le roi du carnaval.

Pour ces cortèges, il existe des costumes traditionnels qui demeurent les figures mythiques du carnaval :

Le roi Vaval : le roi du carnaval, intronisé au début, il meurt le mercredi des Cendres.

Le Touloulou : le plus célèbre des personnages, une élégante habillée de la tête aux pieds. Elle porte un jupon, une cagoule et un loup sur le visage. Elle défile publiquement dans la rue et participe aux bals masqués. Elle représente les bourgeoises des 18 et 19ème siècles en Guyane.

Les nèg’marrons : des groupes d’hommes vêtus d’un kalimbé (pagne rouge), le corps enduit d’huile et de suie. Ils cherchent à s’essuyer en se frottant contre les passants, tout en les aspergeant de noir. Ils représentent les esclaves fugitifs, appelés marrons. [Et une certaine parodie de désir sexuel ?…– note Argoul].

Le Jwé farin : pantalon, chemise, chapeau pointu, masque blancs. C’est le boulanger. Les enfants jouent avec lui et le jwé farin les enfarine. [Un certain désir d’être encore plus blanc dans une société fondée sur les nuances de race – note Argoul].

Lanmô (la mort) : vêtue de blanc de la tête aux pieds, elle poursuit les spectateurs en les enveloppant dans son costume. Représentation de la fin ultime.

Bobi : avec de vieux sacs en jute autour du corps et une laisse autour du cou, il figure un ours… peut-être symbolise-t-il les premiers montreurs d’ours ?

Soussouris (chauve-souris) : personnage vêtu d’un justaucorps noir ou bicolore, ailé de la tête aux pieds. Elle poursuit les passants et les « pique », fidèle à son comportement de vampire.

Diab rouj (diable rouge) : diable vêtu de rouge et de noir que l’on rencontre dans les rues le mardi gras.

Les défilés ont lieu les dimanches après-midi dans les rues de Cayenne, de Kourou et de Saint-Laurent du Maroni. Les groupes se déguisent en suivant le thème de l’année, il y a aussi des chars décorés, le tout accompagné par les percussions et les cuivres.

Il aura fallu des mois pour préparer ce carnaval pour chacun des groupes participant. La récompense ? les applaudissements des spectateurs massés sur les trottoirs et le prix au plus beau groupe, au plus beau costume !

 

Les soirées des vendredis et samedis soirs, les dancings ou « Universités » s’emplissent d’hommes qui viennent danser avec les Touloulous. C’est une tradition propre à la Guyane qui n’existe nulle part ailleurs. Le touloulou invite les hommes à danser, ceux-ci ne peuvent pas refuser. Seules les touloulous ont le droit de danser. Si une femme non déguisée danse, l’orchestre s’arrête.

Depuis les années 1990 ont lieu les soirées Tololo, les hommes se déguisent, prennent le rôle des Touloulous, ils invitent les femmes non déguisées à danser !

Les danses du carnaval sont la mazurka, la biguine et le piké djouk.

Partez visiter la Guyane à l’époque du Carnaval, vous ne serez pas déçus.