Ce week-end, à Baie-Comeau, il y avait le Festival des Camionneurs de la Côte-Nord. Moi, les bagnoles, les camions, la mécanique, ça ne m’attire pas. Ça prend tout mon p’tit change pour faire la vidange d’huile de la tondeuse et du souffleur à neige. Pour être franc, ça fait déjà quatre années que la mécanique de la tondeuse tourne dans la même huile. J’ai essayé à une reprise de faire la vidange d’huile de ce petit engin, quand je me suis aperçu qu’il n’y avait pas de place pour se coucher en dessous, j’ai abandonné. Il y a une expression qui dit : on ne peut pas être bon dans tout. Ce qui m’inquiète, c’est que je trouve que je ne suis bon dans rien d’utile. La photographie, la peinture et l’écriture, ce n’est pas essentiel comme médecin, mécanicien ou plombier.
Samedi soir, Marlène et moi sommes allés jeter un coup d’œil à ces gros camions. La température était chaude et il pleuvait doucement. Une belle soirée pour marcher et écornifler.
Ces gros montres étaient garés pas très loin de chez nous en haut de la côte. Quelles belles machines, quels beaux engins! Ils sont propres, tellement luisants et si impressionnants. Mes yeux se sont arrondis, comme le p’tit gars que j’étais jadis devant les Ford 1957 et les Dodge 1960. Les couleurs, les gros pneus, le chrome, le chic, la grosseur, un petit salon avec tout ce qu’il faut pour ne s’ennuyer de personne. Ça m’a jeté par terre. J’ai tourné autour en répétant à mon amoureuse, viens voir le parechoc, les pneus, la cabine, les ailes. Je me suis dit que pour conduire pareille machine, je manquais de muscle, de robustesse, de force, de « buck ». Je retourne à mes photos…
… d’oiseaux et de fleurs.
Lo x