Pour la réinscription sans condition de Tristan Sadeghi
Tristan est un élève de 1ère ES du Lycée Maurice Ravel (Paris 20ème) qui vient d’obtenir son passage en Terminale ES avec comme appréciation sur son bulletin scolaire « Très bon trimestre ». Il n’a jamais posé le moindre problème de comportement ni fait l’objet d’un avertissement de conduite et encore moins d’un conseil de discipline. C’est un élève calme, posé, sérieux et raisonné. Délégué de sa classe, membre du conseil d’administration de son établissement, il est apprécié de ses professeurs et de ses camarades de classe.
Mais voilà, Tristan, comme nombre de ses camarades de lycée, était investi dans la mobilisation lycéenne de l’hiver dernier. Son Proviseur a décidé de conditionner sa réinscription au lycée pour la rentrée prochaine à un engagement écrit de sa part de ne pas participer à des opérations de blocages !
Cette mesure discriminatoire est totalement contraire aux règles en vigueur dans l’Education Nationale et constitue une attaque contre la démocratie lycéenne. Elle est révélatrice d’un climat ambiant, favorable à la criminalisation de la contestation sociale.
Voir et signer l'appel en ligne : http://www.soutien-tristan-sadeghi.org/?cat=1Ce genre d'évènements et le fait qu'il y ait toujours un "exécutant" (ici le proviseur) pour faire ce sale boulot, me rappelle ce célèbre texte.
Rappel du texte du Pasteur Niemöller
Quand ils sont venus chercher les communistes
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas catholique.
Quand ils sont venus chercher les francs-maçons,
je n'ai rien dit
je n'étais pas franc-maçon.
Quand ils sont venus me chercher
Il ne restait plus personne pour protester.
En cherchant ce texte, je tombe sur une version moderne issue du travail d'une classe de 3ème.
Peut être un exercice à ajouter aux programmes officiels...
Source : Collège Ferry de Montluçon
Quand ils ont interdit la pilule contraceptive,
Quand ils ont aboli l’I.V.G.,
Quand ils ont diminué les salaires des femmes,
Quand ils ont interdit de travailler aux femmes,
Quand ils ont supprimé le droit de vote des femmes,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas une femme.
Puis ma femme m’a quitté,
Et je me suis retrouvé tout seul avec mon chien.
Quand ils ont marié les Algériennes de force,
Je n'ai rien dit, je n'étais pas algérienne.
Quand ils ont lapidé les femmes adultères,
Je n'ai rien dit, j'étais fidèle.
Quand ils ont arrêté et torturé les prostituées,
Je n'ai rien dit, je ne me prostituais pas.
Quand ils ont interdit la contraception,
Je n'ai rien dit, je voulais une famille nombreuse.
Quand ils ont interdit le congé maternité,
Je n'ai rien dit, j'étais mère au foyer.
Quand ils ont interdit l'avortement,
Je n'ai rien dit, j'étais déjà ménopausée.
Quand ils ont interdit les postes à responsabilité aux femmes,
Je n’ai rien dit, je n’avais aucun diplôme.
Quand ils ont interdit le travail des femmes,
Je n'ai rien dit, j’étais déjà en retraite.
Quand ils ont interdit le droit de vote des femmes,
Je n'ai rien dit, je ne m'intéressais pas à la politique.
Puis ils ont interdit aux femmes de parler,
Et je suis restée sans voix.
Quand ils ont détruit les mosquées,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas musulman.
Quand ils ont rasé les temples,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas protestant.
Quand ils ont bombardé les synagogues,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.
Quand ils ont éventré les églises,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas catholique.
Quand ils ont interdit tous les lieux de culte,
Je n’ai rien dit, j’étais athée.
Puis ils ont construit des monuments à la gloire du grand Mugul
Et ils nous ont forcé à y venir prier,
Et je n’ai rien pu dire.
Quand ils ont interdit l'école aux musulmans,
Je n'ai rien dit, je n'étais pas musulman.
Quand ils ont rendu l'école payante,
Je n'ai rien dit, mes parents étaient riches.
Quand ils ont rendu l'école facultative,
Je n'ai rien dit, j'avais déjà terminé mes études.
Quand ils ont autorisé le travail des enfants,
Je n'ai rien dit, j'étais majeur depuis longtemps.
Puis ils ont interdit à mes enfants d'aller à l'école
Et ...
Quand ils ont interdit France Inter,
Je n’ai rien dit, j'écoutais Skyrock.
Quand ils ont interdit la Cinq,
Je n’ai rien dit, je regardais la Une.
Quand ils ont interdit le Monde,
Je n’ai rien dit, je lisais la Montagne.
Quand ils ont interdit le courrier postal,
Je n'ai rien dit, je n'envoyais plus que des courriers électroniques.
Puis ils ont interdit l’accès à l’internet,
Et je me suis remis au morse.
Quand ils ont interdit les émissions politiques à la radio,
Je n’ai rien dit, je n'écoutais que les émissions musicales.
Quand ils ont interdit les documentaires à la télévision,
Je n’ai rien dit, je ne regardais que les jeux télévisés.
Quand ils ont retiré leur carte professionnelle aux journalistes de presse écrite,
Je n’ai rien dit, je ne lisais que les mots croisés et la météo.
Quand ils ont ouvert les lettres,
Je n'ai rien dit, je n'envoyais plus que des e-mails.
Quand ils ont interdit les forums sur internet,
Je n’ai rien dit, je n’y participais jamais.
Quand ils ont mis les téléphones fixes sur écoute,
Je n'ai rien dit, je ne communiquais plus que par portable.
Puis ils ont interdit les téléphones portables,
Et je n'ai rien pu dire.
Quand ils ont interdit les boubous,
Je n’ai rien dit, je ne portais que des jeans.
Quand ils ont interdit les djellabas,
Je n’ai rien dit, je ne portais que des jeans.
Quand ils ont interdit les kimonos,
Je n’ai rien dit, je ne portais que des jeans.
Quand ils ont interdit les saris,
Je n’ai rien dit, je ne portais que des jeans.
Puis ils ont interdit les jeans,
Et je n’avais plus qu’à aller me rhabiller.
Quand ils ont interdit les piercings,
Je n’ai rien dit, je me contentais de mes boucles d’oreille.
Quand ils ont interdit les cheveux teints en bleu,
Je n’ai rien dit, je me les faisais teindre en blond.
Quand ils ont interdit de s’habiller en noir,
Je n’ai rien dit, je préférais mes robes à fleurs.
Quand ils ont interdit de porter des baskets,
Je n’ai rien dit, je ne portais que des souliers vernis.
Quand ils ont interdit de se vernir les ongles en violet,
Je n’ai rien dit, je me les vernissais en rouge.
Puis ils ont interdit les yeux bleus,
Et j’ai dû baisser les yeux.
Quand ils ont autorisé le dégazage des pétroliers en mer,
Je n’ai rien dit, je n’habitais pas au bord de la mer.
Quand ils ont autorisé les usines à déverser leurs déchets dans les rivières,
Je n’ai rien dit, je n’habitais pas au bord d’une rivière.
Quand ils ont autorisé qu’on enfouisse les déchets nucléaires dans les champs,
Je n’ai rien dit, je n’habitais pas à la campagne.
Quand ils ont accepté qu’on creuse des tunnels pour les poids lourds,
Je n’ai rien dit, je n’habitais pas à la montagne.
Quand ils ont autorisé les essais atomiques dans le désert,
Je n’ai rien dit, je n’habitais pas dans le désert.
Puis on n’a plus eu d’eau potable et d’air respirable dans les villes non plus,
Et je suis parti vivre sur la lune.