Les îles de Buguélès sont un chapelet bien ordonné : une île, un cordon de galet, un île, un cordon, une île… À marée basse, on peut aller encore au-delà du bout de ce monde.
On marche alors, entre rochers et bancs de sable, dans un univers qui n’est plus terrien, mais pas totalement marin non plus. L’appeler « estran » serait une pauvre tentative pour se rassurer. Ici, on ne maîtrise plus sa situation dans le monde, on a passé les dernières velléités humaines d’agencement. Les îlots n’ont plus de nom. Peut-être leur existence est-elle incertaine, leur nature fugace, leur allure mouvante.
Pauvre piéton dans ce chaos, on n’en est pas pour autant à la dérive. Ce qui apparaît comme rochers inhospitaliers révèle des coins inattendus. Dans cet univers minéral, le végétal trouve parfois de quoi faire un nid. C’est alors un paradis incroyablement douillet.
Ci-dessus, des crambes maritimes en fleur sur le cordon de galets entre les îlesBalanec, Ozac’h et Illiec.