Il y a des romans comme ça, qu'on note dans un coin de son esprit. Après les avoir lus, estomaqué, on se demande: «pourquoi ne l'avais-je pas noté?». Pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt? Le mystère reste entier pour celui-ci. Je ne sais pas. Je suppose que je devais le lire maintenant. (Sans comprendre réellement ce qu'il m'apporte.)
Lecture troublante. Voui. Comment vous offrir un résumé digne de ce nom? Sans gâcher l'effet. Je ne sais même pas si c'est un coup de coeur. J'ai été happée. Ça, c'est une certitude. L'histoire nous entraîne loin. Une histoire de rencontres salvatrices. Ou destructrices. De pardon. De continuité. De finalité.
De point de rupture. Il se passe quelque chose, on ne se pardonne pas. C'est le point de rupture, on bascule vers ce qu'il y a de lumineux ou de sombre en nous. De sombre, règle générale.
«Troublant, diabolique même ce manuscrit qu’Alexandre Astrid reçoit par la poste ! Le titre : Garden of love. L’auteur : anonyme. Une provocation pour ce flic sur la touche, à la dérive, mais pas idiot pour autant. Il comprend vite qu’il s’agit là de sa propre vie. Dévoyée. Dévoilée. Détruite. Voilà soudain Astrid renvoyé à ses plus douloureux et violents vertiges. Car l’auteur du texte brouille les pistes. Avec tant de perversion que s’ouvre un subtil jeu de manipulations, de peurs et de pleurs.
Comme dans un impitoyable palais des glaces où s’affronteraient passé et présent, raison et folie, Garden of love est un roman palpitant, virtuose, peuplé de voix intimes qui susurrent à l’oreille confidences et mensonges, tentations et remords. Et tendent un redoutable piège. Avec un fier aplomb.» MarcusMalte.com
J'ai été surprise. Je ne m'attendais pas à un polar! (Souvent, je ne lis pas les commentaires au complet, souvent je saute directement à l'appréciation sans lire une miette du résumé. Bah oui. Je suis comme ça.) En jasant avec Karine devant un Montréalais, hier (pas un Montréalais euh. comme ça, mais un burger), elle me faisait remarquer -fort à propos- une certaine ressemblance avec Le maître des illusions de Donna Tartt. (À moins qu'elle ait dit Le livre des illusions de Paul Auster et que je sois à l'instant en train d'avouer que moi j'ai compris Le maître des illusions... et que...) Enfin, euh. Si tel est le cas, voyons si je peux défendre mon point, hein? Tout est dans l'ambiance, l'atmosphère particulière. La lourdeur du ton. Et l'aura quasi-mystique du personnage central au coeur du manuscrit que reçoit monsieur Astrid. Un grand manipulateur. Le mot n'est peut-être pas juste. Bref, les similitudes sont subtiles, mais allez savoir pourquoi, dans ma tête cela a fait tilt entre les deux romans lorsque Karine l'a mentionné.
Néanmoins, question polar dans les règles de l'Art: beaucoup de trous. De précisions sur l'intrigue (ou les motivations) laissées en suspens. Pourquoi, pourquoi, pourquoi? C'est perturbant. Ça ne m'empêchera pas de dormir, mais ça me laisse un petit goût d'inachevé sans pour autant que j'ai envie de remplir les blancs. Wah. Paradoxal. Je sais.
Bref, je ne sais pas s'il va laisser une trace indélébile. Pour le moment, à chaud, je dirais un 4.25/5.