Je viens de voir sur le site Rue89 qu'un document interne de l'agence de presse britannique Reuters daté d'il y a un an préconise (si l'on cite
Rue89) de ne pas la citer : l'agence de presse britannique interdit à ses journalistes de la citer. Et là, de remettre en perspective la bataille entre pro- et anti-Wikipédia.
Personnellement, si je reprends le paragraphe consacré au problème dans le document en question, je vois une légère nuance : Do not quote from it or copy from it (ne faites pas de
citation ou ne copiez pas de texte à partir de Wikipédia et des autres sites de même genre, d'ailleurs). Peu importe, dans le fond. Car, comme l'indique un commentaire à l'article de Rue89, c'est
exactement ce qui est demandé par Wikipédia : Avertissement — En tant que projet
d'encyclopédie, Wikipédia est une source tertiaire d'informations : elle constitue un point d'accès au savoir, qui situe le contexte d'un sujet et ses grandes lignes, puis renvoie vers des
sources secondaires spécialisées. Wikipédia ne doit pas être utilisée pour étayer une information, en particulier dans un devoir scolaire ou universitaire. Nous recommandons de croiser
différentes sources secondaires, dont celles données dans la bibliographie de nos articles, pour valider et étayer une information.
Wikipédia une source tertiaire ... Bizarrement, cela me rappelle le petit billet que j'avais fait sur Wikio où je m'interrogeais sur divers
raccourcis (restons mesurés) employés par certains journalistes (je citais, en vrac, l'affaire Shane Fitzgerald ou une information inexacte publiée par le Monde). Parce que le document
publié par Reuters ne fait pas autre chose que rappeler aux journalistes de l'agence (qui seront après repris par différents médias) que construire et proposer un article est une chose sérieuse,
qui doit être basée sur une démarche sérieuse. Les informations données doivent être recoupées, encore et encore. Et la volatilité du support Wikipédia n'est pas tout à fait en adéquation avec ce
mode de travail. Et ici, il n'est pas question du sérieux de Wikipédia (qui se défend très très bien dans certains domaines) ...
On pourra me retorquer que bien sûr, un lien permanent pourrait faire l'affaire. Mais si la version est erronée, à qui la faute ? Aux wikipédiens (bénévoles, et souvent de bonne volonté), ou au
journaliste qui de fait n'aurait pas fait son travail ?
Loin de rallumer un guerre pro- contre anti-Wikipédia, je trouve que ce document de Reuters pose la question de la fiabilité des sources en, fait rare, balayant devant sa propre porte et en ayant
enfin accédé à la requête (indiquée ci-dessus) des Wikipédiens.